23 000 ans

Publié le par Paul BOSC

23 000 ans

Tauromachies Universelles, 23 000 ans d’affrontements entre l’homme et le taureau

 

André VIARD, ancien torero, ancien organisateur, rédacteur dans des revues taurines françaises et espagnole, photographe, revistero, peintre à ses heures, président de l’Observatoire national des cultures taurines, créateur de la revue « Terres Taurines »  avait fait , quand il a publié son livre « Le grand livre de la corrida »  d’importantes recherches sur les rapports hommes-taureaux depuis des millénaires. Il se racontait même, en 2003, que cet ouvrage était devenu le livre de chevet de Jacques Chirac.  Depuis André VIARD n’a plus cette référence et il a été souvent critiqué pour ses propos et sa maison a été l’objet d’un incendie volontaire.

 

 Aujourd’hui les moyens de communication ont changé, la presse est en difficulté, les livres restent souvent sur les étagères. Mais il reste Internet, la télé, les films pour exprimer ses idées et tenter de convaincre ceux qui ne le sont pas. Exercice difficile tout de même, surtout quand il s’agit de tauromachies et notamment de corridas. Mais le Gersois persévère et vient de présenter au Carré d’Art de Nîmes, après Saint-Sever et Mont de Marsan et avant beaucoup d’autres villes taurines une exposition et un film-documentaire traitant des combats entre les hommes et les taureaux.  Un documentaire de 83 minutes, passionnant il faut bien le dire, mais qui ne s’adresse qu’à un public de convaincu : les aficionados à qui l’auteur demande d’être les ambassadeurs de promotion et de diffusion de cette œuvre monumentale.  Le film débute par cinq naturelles dessinées par José Tomas dans les arènes de Nîmes, lors de son solo en septembre 2012. Cinq naturelles, pas plus. Mais d’une pureté, d’une légèreté, d’une beauté qui déclenchent l’émotion, les clameurs, les pleurs, les sourires, la joie, le bonheur de milliers et milliers d’aficionados serrés sur les gradins de l’amphithéâtre romain. Puis l’auteur remonte le temps jusqu’à cette grotte de Dordogne, à Villars, où l’on a découvert le premier « toréador » de l’histoire taurine du monde : une peinture murale représentant une scène de chasse entre un bovin sauvage chargeant un homme de Cro Magnon qui l’affronte de face. C’était voilà 23 000 ans !

 

Plus qu’un documentaire, c’est pour le président de l’Observatoire National des Cultures taurines (ONCT), un outil indispensable pour faire connaître les tauromachies à ceux qui, aujourd’hui, veulent la voir disparaître ou seulement sont indifférents à cette relation entre une bête magnifique, tout autant que terrible,  qui  fait partie de la vie quotidienne de chaque habitant du Sud de la France, d’Espagne ou du Portugal, seuls pays à avoir gardé des taureaux sauvages alors que partout ailleurs la domestication des bovins a mis un terme à ces chasses ou seulement ces jeux. Et pourtant que l’on évoque le Minotaure, le Dieu Mithra, les Celtes, les rois mésopotamiens, les Pharaons égyptiens, tous ont combattu et tué l’auroch pour tenter de récupérer ses vertus, sa puissance, sa virilité.

 

Puis, au fil du temps ces combats se sont codifiés, les piétons ont remplacé les nobles cavaliers qui chassaient avec leurs lances, les leurres (invention de la muleta), la cape et l’épée sont devenus les armes de Paquiro, de Manuel Bellon dit « l’Africain » puis de Francisco Romero pour conduire à la corrida actuelle que Joselito, Belmonte, Manolete, Ordoñez, « El Cordobes » Ojeda ont constamment amélioré en s’approchant au plus près de cornes et en restant immobiles.

 

C’est ce cheminement qui était présenté  au Carré d’Art de Nîmes avec cette exposition du musée itinérant des tauromachies universelles avec, tout d’abord, la présentation, en colimaçon des 86 panneaux de cette Histoire du monde, puis par la projection de ce film remarquable qu’il faut voir et qui sera prochainement disponible sur internet en trois langues français, espagnol et anglais.  L’auteur a reçu le soutien de l’Union des Villes Taurines de France (UVTF) ;  l’Observatoire national des cultures taurines  s’est bien sûr pleinement impliqué et l’Union de villes taurines françaises  a financé une grande partie de la réalisation. D’autres étapes seront bien sûr sur la route des principales villes taurines françaises afin que chaque aficionado qui l’aura vu le fasse découvrir, le plus largement possible, à ses amis et connaissances afin de balayer les mauvaises images, les mensonges, les effets d’annonce de groupuscules se réfugiant derrière des poncifs animaliers. Quand on est aficionado on ne peut qu’applaudir l’initiative, l’encourager, la propager à ses amis, à ses proches mais il sera bien difficile de franchir des caps plus importants en raison, justement,  d’images taurines fortes. Mais bien sûr que l’on rêve, qu’un jour, ce documentaire soit programmé sur une grande chaîne de télé.

 

MM. Jean-Paul Fournier, sénateur-maire de Nîmes ; Franck Proust, député européen, Frédéric Pastor, adjoint à la tauromachie de la ville, Daniel-Jean Valade, Alain Guaido, délégué de l’Union des villes taurines, étaient présents à cette présentation et ont apporté leur soutien à cette initiative ainsi qu’à toutes les tauromachies.

 

Mais sont-ils conscients que se sont eux et uniquement eux, hommes politiques nationaux, européens, municipaux ou régionaux qui détiennent le pouvoir de faire vivre ou d’enterrer les tauromachies. Il suffirait d’une décision politique d’un groupe ou d’un président(ou présidente) pour interdire le déroulement des corridas.

 

Toutefois, le combat de l’homme moderne et des taureaux sauvages, ne serait-ce que par le poids économique qu’il représente, aura encore lieu malgré les menaces. Et le peuple trouverait, sans doute, si ce n’est un nouveau Philippe V, ancien roi d’Espagne qui s’est opposé aux  lois dictées par la religion catholique, alors peut-être qu’André Viard… après Frédéric Mistral, saurait faire «  lever les tridents ».

 

 

 

Publié dans Culture Taurine

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