MIGNON, Seigneur de Camargue, éloge de l’intelligence Cocardière.
Par Corentin CARPENTIER
Un matin de novembre aux prés du Mas des Pavillons à Générac, Mignon, le double biou d’Or 2015 & 2016 récupère de sa dernière sortie de la saison pour le Trophée Pescalune. Le temps est doux, et il profite tranquillement des rayons de soleil d’Automne couché au bord d’un Cyprès, et de la route de Campagnolle qui mène au Mas de la famille Cuillé.
Voilà une bien belle journée d’automne tiens ! Parfait pour se prélasser et savourer cette fin de saison d’arènes ô combien éprouvante ! 11 sorties rien que ça, mes genoux me font sacrément souffrir je peux te dire que cette fois, le pélot ne me fera pas bouger de ce cyprès avant quelques semaines !
Enfin, c’était une belle saison ! Moi qui pensais avoir atteint le graal avec ce Biou d’or, j’en ai remis plus d’un à l’heure, sauf peut-être ce terrible Cadenas, quel raseteur celui-là il m’a poussé dans mes derniers retranchements ! Ah cette 2ème ficelle qu’il me lève au Grau du Roi, la seule sortie où la trompette m’a ramené au toril avant la fin du quart d’heure, il fallait bien que je récompense ce Cadenas pour son audace quand même ! La noblesse et la bravoure de ma race que voulez vous.
Cette année à la finale, aucuns sifflets pour moi ou ma famille, j’ai prouvé définitivement ma valeur ! 2 Biou d’Or c’est pas rien, et il faut dire qu’avec ma mère Belle, et mon père l’explosif Studio, j’avais dans mes gènes la Course Camarguaise ! Après Rousset et son double biou d’Or il y a presque 35 ans, après Pythagore et Guépard, la belle histoire continue pour la manade!
Oh elle m’en a raconté des histoires sur la manade ma mère, belle et explosive cocardière. J’étais encore dans ses pattes qu’elle m’apprenait déjà les principes de la Course Camarguaise et de ce qui m’attendait dans les années à venir. Alors certes, comme tous les enfants vis-à-vis de leurs parents ou de leur famille, j’ai voulu affirmer ma différence avec le genre de la maison. Pas trop porté sur les planches, j’ai vite compris le jeu de l’arène. Porté sur l’analyse du comportement des hommes en face de moi et maître de la piste, ma palette technique à moi c’est le placement cul aux planches et la maîtrise de l’anticipation. Oh ils sont nombreux les jeunes raseteurs aventureux à être passés sous mes pattes en m’ayant mal analysé ! Pas nombreux par contre, ceux qui sont venu à bout de mes ficelles et de mes quart d’heure !
Je sautais même quelquefois à mes débuts, une fois par course histoire de laisser le danger bien présent et de faire rappeler mes origines, je ne suis pas le fils de Studio pour rien pardine ! Être de la race Baroncelienne c’est un honneur que l’on doit défendre ! Mais mon genou récalcitrant a fini par m’empêcher ce petit clin d’œil. . . Ah si je n’avais pas eu ces petits pépins physiques, je pense que je serais allé chercher la triple couronne !
Mes plus beaux souvenirs tiens, j’y mettrais déjà 2010, ma révélation au Printemps des Royales de Saint-Laurent, année aussi du doublé pour la manade avec le Biou d’Or pour Guépard, et le Biou de l’Avenir que je remporte au Grau du Roi ! Ce n’est pas rien quand même, seuls Barraie et Beluguet de Lafont avaient réalisé cet exploit en 1992.
La Palme d’Or 2016 où j’ai triomphé de Joachim Cadenas ça c’était une course ! Les victoires à Nîmes, Beaucaire, Lunel, Vauvert ou au Grau du Roi aussi … Un plaisir de pouvoir combattre avec cette nouvelle génération de raseteurs si talentueux.
j’avoue que pour 2017, il me manquerait quelques trophées à rajouter à mon palmarès, mais d’ici là, il me reste quelques mois pour me refaire la cerise, et revenir avec les batteries rechargées à fond.
Tiens voilà la famille au complet qui vient m’arriber ! Ils sont tous là ! Jean Pierre, Sylvie, Pierre, Amélie, Vincent, Benjamin et les pitchounes Justin, Fabian, Matthieu, Valentine, Martin, Antoine, Margaux et Baptiste ! J’espère que c’est du foin de crau ! Je le mérite bien !
Texte écrit et dit par Corentin CARPENTIER après l'Assemblée Générale du Cercle Taurin Nîmois du 02/11/2016