Une promesse tenue
Un musée dédié à la tauromachie
Christian Thome, aficionado accompli, fut un court moment président du Cercle Taurin Nîmois. Installé depuis peu en terres taurines du Sud-Ouest, il a réalisé la promesse qu'il s'était faite : créer un musée taurin, témoignage du patrimoine légué par son père Jacques Thome, un patrimooine qu'il a lui-même enrichi au fil du temps. Une démarche exemplaire que nous saluons à l'occasion de la publication de l'article de Yaël Benamou.
LOURQUEN Christian Thome a consacré un an à la création de son espace
«Quand je m’installerai, je créerai un musée sur la tauromachie, à la mémoire de mon père, Jacques. » Christian Thome a tenu cette promesse qu’il s’était faite. Lorsqu’il a décidé de s’installer à Lourquen, avec sa femme Pascale, Christian Thome avait une exigence, immobilière au départ. Celle d’avoir une pièce de plus, entièrement libre. Il l’a dédiée à son musée, idée qu’il avait déjà dans un coin de la tête.
Au rez-de-chaussée, derrière une porte de garage, se cache l’insoupçonnable : les traces de dizaines d’années de passion pour les toros. L’écriteau installé à l’entrée prévient l’aficionado : « Toute sortie des arènes de Plumaçon sera considérée comme définitive.»Sol rouge, capote de torero rose au centre en guise tapis, une multitude d’affiches et de tableaux refont vivre le passé. Christian Thome ne compte plus les ouvrages taurins qui garnissent ses imposantes étagères. Nîmois d’origine, Christian Thome fait quelques clins d’œil à sa cité natale dans son musée. « Là, j’ai toutes les revues ‘‘Toros’’ de 1948 à aujourd’hui. Je les ai faites relier », détaille-t-il. Une collection
commencée par son père, qui écrivait pour « Toros », la doyenne des revues taurines.
Un endroit pour se réunir
« Jacques Thome était l’un des fondateurs de la revue. Tout au long de sa carrière, il a reçu beaucoup de livres, d’ouvrages, qui font la richesse de ce lieu », raconte Patrick Caule, un ami de longue date de la famille et écrivain. C’est lui qui a trouvé lenom du musée : Toguna. Dans son livre « Saveurs taurines », Patrick Caule, originaire de Mimizan, parle du musée de son ami et le décrit comme un«toguna». C’est-à-dire un endroit dans le village où se réunissent les habitants, en Afrique, pour régler un conflit.
Un lieu convivial où les aficionados peuvent venir passer un bon moment. « J’ai assisté à des centaines de corridas dans le Sud-Est de la France et en Espagne. Toute ma famille est aficionada. Je n’ai pas fait le musée pour exposer seulement mes souvenirs. Je veux que ce soit un lieu convivial où clubs taurins et particuliers pourront se rendre », poursuit Christian Thome. Et quoi de mieux qu’un comptoir en forme de burladero et un tonneau aménagé pour accueillir les tauromaches de tout poil ?
Affiches, tableaux, dédicaces
La plus ancienne affiche de corrida datede1952 àNîmes, Christian a aussi affiché celle de 1954, son année de naissance. L’œil repère rapidement
Des toiles.«Vous voyez la signature en haut à gauche ? C’est Pablo Picasso en personne qui l’a dédicacée à mon grand-père », explique-t-il avec fierté. Son grand-père se trouvait dans les arènes de Nîmes juste à côté du peintre, qui a aimé l’œuvre et l’a signée. Quant à son père, à l’occasion d’une corrida, il a réussi à obtenir une dédicace d’Ernest Hemingway et une autre d’Antonio Ordoñez.
Après un an de travail, Christian Thome est heureux du résultat, même s’il songe déjà à l’améliorer, en ajoutant plus d’éléments sur les corridas du Sud-Ouest, voire sur les courses landaises. Chacun peut découvrir cet îlot de culture taurine en se rendant sur place.
Yaël Benamou
Christian Thome : 06 24 31 35 95.