FERIA DE SAINT-GILLES
Deux évènements taurins majeurs
Cette année, deux évènements taurins vont marquer la Feria de la Pêche et de l’Abricot: Stéphane FERNANDEZ MECA, nouveau directeur des arènes de SAINT-GILLES, présente dimanche une corrida de CEBADA GAGO pour Manuel ESCRIBANO, Alfonso OLIVA SOTO et Camille JUAN. Le choix de ce fer andalous est un gage de sérieux. Il indique l’orientation clairement «torista» désormais affichée par cette arène pour le plus grand plaisir des aficionados.
Autre évènement de cette journée le dimanche matin à 11 heures, avec une novillada non piquée. 4 novillos du Marquis d’ALBASERRADA signeront le retour en France d’un fer mythique vieux de 100 ans qui a marqué les grands moments de l’histoire de la tauromachie. En quête de la pureté originelle du sang Pedrajas qui a fait cette caste légendaire, le nîmois Fabrice TORRITO a pris en main le destin du célèbre élevage andalous. Cette novillada préparée avec un soin particulier constitue un test important pour les produits de la ganaderia (voir l’article ci-dessous) et sera l’occasion d’apprécier les prestations des élèves des écoles taurines qui vont les affronter : Bastien ROULIER, Tony «El POTRO», Santiago SANCHEZ MEJIA et Tristan BARRALE El DIEGO». L'entrée de la novillada est gratuite et les membres du CTN bénéficient d'un tarif préférentiel pour la corrida en tant que membres de la Coordination.
Retrouvons-nous nombreux à Saint-Gilles pour cette belle journée taurine.
Fabrice TORRITO, mayoral du Marquis d'ALBASERRADA nous a adressé quelques lignes qui seront publiées dans le MIDI LIBRE du 20 juin. Fabrice était venu au JEUDI DU CERCLE en février dernier pour nous parler de son métier, de sa passion, de ses projets. Le 24 juin marque une étape importante pour le fer renaissant du Marquis d'ALBASERRADA, et on comprend le soin particulier apporté à la préparation du lot de dimanche.
UN TEST IMPORTANT
Par Fabrice TORRITO
Lorsque l’on m’a confirmé que Saint-Gilles désirait proposer une novillade sans picadors du Marquis d’Albaserrada pour ces fêtes de la pêche et de l’abricot, divers sentiments m’ont visité. Fierté d’abord qu’une arène française, dirigée clairement dans une direction toriste, s’intéresse au travail que nous sommes en train de réaliser à Mirandilla. Puis rapidement un énorme sentiment de responsabilité pour le retour de ce fer historique sur le sol français.
Le choix des taureaux
Immédiatement, se mettre au travail. Quels taureaux choisir ? Pour une novillade sans picadors, l’éleveur peut sélectionner des bêtes jugées moins aptes à être présentées en novillade piquée, à fortiori en corrida. Il peut aussi profiter d’une novillade sans picadors pour voir le résultat d’une nouvelle lignée, d’un nouvel «assemblage» Que donne ce semental qui a couvert pour le première fois ? Comment son code génétique s’est-il lié aux codes génétiques des vaches de ventre ? Ainsi, seulement trois ans après la période de reproduction vous pouvez vous rendre compte d’un premier résultat sans avoir à attendre deux années supplémentaires pour une corrida. La novillade est alors un véritable banc d’essai.
Le respect des aficionados
L’éleveur et son mayoral peuvent aussi, et c’est ce qui s’est clairement passé à Mirandilla pour l’occasion, décider que pour un retour en France, il fallait marquer les esprits et surtout respecter l’aficionado en sélectionnant quatre des plus beaux animaux de l’année (du millésime 2010). En clair, les mâles qui physiquement étaient les mieux présentés de la fratrie et auraient donc fait des taureaux de corrida parfaits deux ans plus tard seront toréés à St Gilles le 24 juin prochain. Un de ces quatre exemplaires était même pressenti pour devenir étalon dans l’élevage, tant sa lignée et son morphotype plaisaient.
Une préparation très attentive
Une fois les novillos choisis sur le papier, après moultes tergiversations mentales, il faut les trier de leurs frères et les réunir dans le meilleur enclos de la ferme pour les soigner au mieux. Déparasitage et nutrition équilibrée en céréales et fourrages. Jamais le mayoral n’aura autant visité un enclos! Deux ou trois fois par jour, à cheval, en tracteur ou en 4x4, je vais vérifier que tout va bien et que l’évolution physique des animaux est correcte. Que la nourriture ne manque pas, que l’eau de l’abreuvoir soit bien propre, qu’il n’y ait pas trop de tensions entre les animaux… avec toujours l’appréhension du coup de corne traître, d’une blessure à l’œil, d’une pointe abîmée… qui pourrait tout remettre en cause. Le lot a d’ailleurs été formé depuis l’origine par cinq taureaux pour anticiper l’éventuel accident. Il ne reste qu’à attendre impatiemment le jour du départ des bêtes de Mirandilla. Le mayoral redoutera alors de nouvelles péripéties : embarquement sans encombres, transport le moins pénible possible (cela durera tout de même près de vingt heures), débarquement dans le calme, sérénité maximum dans les corrals les jours précédents le combat, mise en chiqueros dans le calme après le sorteo… Et puis il restera le plus compliqué de tout le processus : le mystère du comportement du taureau. Même bien sélectionnés et bien alimentés, ce que ces animaux décideront de montrer dans le ruedo de Saint-Gilles, personne n’a encore pu le prévoir avec exactitude, et c’est tant mieux.