pescalune, un toro brave

Publié le par Paul BOSC

UN TORO BRAVO EST MORT


Pescalune est mort et a vécu deux vies. La première s’est  arrêtée le 21 juillet 2002, dans les arènes de Lunel pour la novillada des fêtes. Le novillero Emilio Laserna  a levé son bras pour porter l’estocade mais sa main n’était pas armée. Pescalune avait obtenu la grâce et reviendrait à la Belugue, chez Françoise et Hubert Yonnet.
Pendant de longs mois il est resté dans le corral, juste derrière le mas pour soigner ses blessures. Il s’était montré brave face au piquero, n’hésitant pas à se précipiter sur ce cheval même si le fer du piquero lui mordait le morillo.  Puis il a attaqué la muleta qui se présentait devant lui. Sans relâche, répondant à toutes les sollicitations. Sur les gradins le public était debout et peut être même que certains se souvenaient des combats de Montenegro en 1981 à Saint Sever qui avait reçu 7 piques et renversé 4 chevaux ou de Carabin pour la feria pascale de 1997 dans les arènes d’Arles qui devait consacrer Morenito d’Arles et qui avait été honoré d’un tour de piste posthume ou même encore  Montecristo ou Salinero, autres novillos mémorables de cette ganaderia qui a fêté ses 150 ans en 2009 et qui a été présentée à Séville, Barcelone et Madrid.
Pescalune, curieusement, dans sa deuxième vie, a gardé sa taille de novillo et n’a jamais plus grandi.  Mais ses descendants ont été nombreux, même si aucun, pour l’instant, n’a égalé sa bravoure.
Pescalune est mort. Il avait 12 ans. Il portait dans ses veines le sang  navarrais de Carriquiri, celui portugais de Pinto Barreiros (encastes Parladé-Santacoloma)  transmis quand Hubert Yonnet acheta l’élevage de Conchita Cintron puis d’un étalon acheté au torero Santiago Martin « El Viti » d’origine  Lisardo Sanchez  (encastes Conde de la Corte - Atanasio Fernandez).
C’était un toro bravo qui a honoré  la devise  « vert et blanc » de Hubert Yonnet  et aura vécu deux vies. Les aficionados se souviendront-ils de lui quand ils demanderont aux présidents de laisser la vie sauve à des toros qui ne lui arriveront jamais au niveau du sabot.

Publié dans Le toro

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