Rendre à César...

Publié le par Charles CREPIN

 

 

1920c

La "levée des tridents" 17 novembre 1921 Collection Arnaud Moyne-Bressand

 

De l’interdiction à la résistance

 

En 1894, la loi Grammont de 1850 en faveur de la défense des animaux devenait applicable sur l’ensemble du territoire français. Les corridas étaient désormais illégales. Les nîmois ont toujours farouchement défendu les traditions taurines et la corrida, n’hésitant pas à défier de façon spectaculaire les lois d’interdiction et l’autorité de l’état :

  •  Le 14 octobre 1894, une mémorable course de contestation réunit 20 000 personnes dans l’amphithéâtre romain au cours d’une corrida présidée par Frédéric Mistral pour protester contre l’interdiction des corridas.
  •  Le 17 novembre 1921, avec la même passion indignée, la fameuse levée des tridents, manifestation monstre, fut suivie par une foule immense et cent cavaliers de la Nacioun Gardiano conduits par le Marquis Folco de Baroncelli et le célèbre avocat manadier Bernard de Montaut Manse qui fit débouter la SPA de son action en justice contre les corridas à Nîmes.

Sur ce terreau sacré légué par les anciens se sont enraciné des clubs taurins qui portent et transmettent la tradition taurine. 

 

 

Les conditions du succès

 

Vers 1950, la frontière espagnole s’entrouvrit, laissant à nouveau passer les aficionados impatients de retrouver l’ambiance des ferias et de voir des corridas dont ils avaient été privés durant toutes ces années. Madrid, Barcelone, Séville, Pampelune et son incontournable San Fermín, étaient autant de rendez-vous courus par l’aficion nîmoise. L’Union Taurine Nîmoise (UTN) avait déjà 50 ans, le Club Taurin Lou Ferri fêtait son 30ème anniversaire, le Cercle Taurin Nîmois (CTN) s’était constitué 3 ans plus tôt, et l’Aficion Cheminote Nîmoise (ACN) venait de naître (Francis CANTIER "PAQUITO" allait bientôt les rejoindre avec les AMIS DE TOROS). Dans la passion retrouvée au cours de leurs séjours en Espagne, il n’est  pas douteux que certains membres de ces clubs aient caressé le rêve d’importer à Nîmes le modèle espagnol de la Feria. Deux évènements survenus en 1951 allaient précipiter les choses :

  • La loi du 24 avril 1951 dite loi « Ramarony-Sourbet réformant la loi Grammont fut enfin promulguée. Elle légalisait les corridas dans les villes du Midi qui pouvaient se prévaloir d’une tradition ininterrompue et récompensait ainsi cent ans de lutte des gens du Midi.
  • La Fédération des Sociétés Taurines de France avait su réconcilier l’aficion du Sud-Ouest et celle du Sud-Est. Elle donna aux clubs nîmois son accord pour organiser le 37ème congrès à Nîmes en 1952. Ceci fut déterminant dans ce qui allait se passer par la suite.  Dès lors, le congrès de Nîmes, prévu du 30 mai au 2 juin 1952 n’attendait plus qu’un programme digne d’une vraie Feria.

La voie était enfin libre.

 

A suivre : Les débuts de la FERIA de NÎMES

 

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Publié dans Histoire du CTN

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