chronique

SOUVENIRS DE FERIAS.. LA FERIA DE MON ENFANCE

Publié le par cercletaurin.nimois

SOUVENIRS DE FERIAS.. LA FERIA DE MON ENFANCE

PAUL

70 ans que la Feria de la Pentecôte existe à Nîmes. Je les ai toutes connues, pas toutes vécues. La mémoire a des limites. Celles qui ont marqué ma jeunesse débutent en 1958, alors que gronde la révolte des généraux en Algérie et qu'un coup d'Etat se fomente. On voyait déjà les paras renverser la République, mais le général de Gaulle va prendre le pouvoir.

Le pouvoir ? Il se dispute aussi  dans les arènes romaines : Antonio Ordoñez va s'imposer en dominant la corrida du lundi 26 mai, coupant 2 oreilles et la queue et écrasant « El número uno » autoproclamé Luis Miguel Dominguin, son beau-frère.

Cette année là, défilent à la pégoulade, les peñas de Logroño qui vont sacrément animer la ville avec le sempiternel « Valencia, les punaises sont à l'aise dans le trou des matelas » (version française) et l'inépuisable « Chicuelo ».

Le boulevard Victor-Hugo est noir de monde et pétarade sans retenue. Mauvaise donne pour les automobilistes qui s'engagent dans cette avenue, leur véhicule est secoué dans tous les sens avant de se frayer un chemin au milieu de la jeunesse nîmoise qui attendait depuis des mois et des semaines que la Feria débute.

Un véritable engouement pour ces jours de fêtes où la liberté était presque totale...

On s'y préparait soigneusement et il y avait des modes selon les années : porter des espadrilles couleur turquoise ou un petit chapeau de paille version Eddie Constantine, acteur franco-américain, qui tenait le rôle de Lemmy Caution agent fédéral américain, grand amateur de whisky et petites pépées qui préfigurait l'agent 007.

Parmi cette jeunesse, née à la fin du conflit mondial, il y avait ceux qui portaient le Levi Strauss véritable,

celui de James Dean dans «la Fureur de vivre», cher et uniquement en vente dans un magasin de la rue de l'Aspic, situé face au commerce de cuirs et peaux, et ceux qui portaient le Rica Lewis au prix de vente plus modeste mais qui n'avait pas la coupe d'un «501».

Ce vêtement classait son homme. Celui du Levi arpentait, de la Maison carrée aux arènes, le boulevard Victor-Hugo, sortait du lycée Daudet et affichait une classe sociale supérieure à ceux qui, de la galerie Jules Salles au Grand Temple, montaient et descendaient le boulevard Amiral-Courbet souvent issus du monde ouvrier.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C'était les lieux de rencontres des garçons et des filles de l'époque mais, pendant les Ferias, c'est sur le boulevard Victor-Hugo que tout le monde se retrouvait pour obtenir, massés devant le bar «le Lyon», siège de la peña Chicuelo segundo, l'apparition au balcon du jeune Jean-Pierre Vidal, futur poète, qui imitait le Général en criant «je vous ai compris» et en mettant les bras en croix.

Quelle acclamation, quel triomphe, quel succès au milieu de l'éclatement de pétards assourdissants.

Quelques brûlures sévères et plaintes déposées au commissariat ont eu rapidement raison de cette pratique. Le jet et la vente de pétards ont été interdits.

Il y avait aussi, selon les quartiers, des bandes de jeunes vêtus de la même chemise, mode inspirée sans doute de la fête votive d'Aigues Mortes.

Notre grande occupation était de suivre autour des boulevards les peñas en farandolant et en chantant.

Les rendez-vous incontournables étaient les encieros ou les abrivados de la rue de la République et du boulevard Victor-Hugo. Il y avait aussi les arènes portatives du rond-point de la place Séverine ou sur les ruines de l'ancien théâtre dont il ne restait plus que les colonnes en façade face à la Maison Carrée et qui accueillaient les apprentis toreros ou razeteurs.

Au fil des années, les lieux festifs de la feria se sont déplacés. Il y eut pendant des lustres la bar «du Gitan» près de la place Montcalm aujourd'hui démoli par l'auto-tram ; plus tard la bodega «Paquirri» sous une arche du boulevard Sergent Triaire où se servait le «fino», supplantant le pastis au mètre, la bodega du poète, rue Thoumayne, bien sûr le Prolé, la Grande Bourse... Et tant d'autres où se dansaient Sévillanas en dégustant quelques tapas.

Tous les soirs, place de l'Horloge, place Saint-Charles, les Carmes, la Placette, des orchestres faisaient dansaient les Nîmois et le stand de Radio Monte Carlo, sur la place des Arènes, faisait venir des artistes. RMC c'était aussi la chronique tauromachique de Pierre Cordelier fort écoutée en ce temps.

Et puis il y avait les arènes où chaque jour de la Feria nous attendions l'ouverture des portes vers midi pour pouvoir occuper les rangs de pierres derrière la présidence.

Le paseo débutant vers 16 ou 17 heures, il fallait une sacrée dose de patience pour rester sous le soleil de mai ou juin, mais on chantait, jouait aux cartes...

Cela se range dans les souvenirs où nous avions acheté un billet d'entrée, c'est à dire plus tard en âge.

Avant... Comme tous les jeunes nîmois ados, nous tentions de sauter les grilles, ou de passer le contrôle en courant poursuivis parfois par le garde-champêtre.

Si nous ne pouvions pas nous infiltrer, on attendait l'heure du dernier toro où les grilles étaient ouvertes et permettaient d'assister à l'ultime mise à mort, pratique aujourd'hui disparue.

Voilà quelques anecdotes et souvenirs des Ferias comme beaucoup de garçons de ma génération les ont vécus.

Mais peut-être que ces souvenirs se mêlent à d'autres et sont embellis par les années de notre jeunesse.

Marie JO

Simplement la fontaine près de la mairie où coulait du vin et où les jeunes se précipitaient pour boire.
D'autre part, lorsque je finissais de travailler je courrais aux arènes voir le dernier toro gratuitement avant de rentrer chez moi.
A l'époque on faisait la queue pour acheter les places de corrida. Ensuite, pour être bien placé aux amphithéâtres, on faisait la queue derrière les grilles avant que les arènes ouvrent. Puis on attendait 2 heures avant que la corrida commence. Fallait être de grands aficionados !
Voilà les seuls souvenirs que j'ai des ferias.

 

ERIC

Mes parents n’étaient pas taurins, dans ma famille non plus, seul mon grand-père paternel sans doute l’était un peu mais plutôt bouvine car j’ai entendu parler qu’il allait en Camargue et à Méjannes mais j’étais encore jeune quand il est décédé donc je n’en sais pas plus.

Jeune j’habitais le quartier de La Gazelle à Nîmes, un peu à l’écart du centre- ville et l’animation de la Féria n’y parvenait pas vraiment. Je me souviens qu’aux périodes de féria nous jouions à faire le toro en criant des Olé, mais j’ai un vague souvenir de ces jeux à la récréation, je ne pense pas avoir vu de pégoulade non plus à cette époque, mes parents ne descendaient pas voir les animations.

Par contre je me rappelle assez bien vers les sept, huit ans, pendant la période de féria à la maison c’était l’occasion de voir des cousins parisiens, par la même  je découvrais que j’avais des cousins à Paris !!! , car en dehors de cette période je ne les voyais jamais, et ils  devaient être aficionados  car ils parlaient des toreros, des toros, usaient de mots espagnols je ne comprenais pas grand-chose.

Ma mère qui était bonne cuisinière leur préparait ou la rouille Graulène ou bien les blancs de seiche à l’américaine et souvent un flan en dessert.

Une fois je me souviens ils avaient entrainé mon père pour aller voir une corrida, et on avait amené le petit, le petit c’était moi. Nous avions vu la corrida, il y avait beaucoup de monde, ce devait être des bons qui toréaient, à la sortie je pense que ça avait duré un peu dans les bars, et nous étions revenus un peu tard à la maison, mon père avait pris le voyage, il avait dit à ma mère qu’il ne trouvait pas de cigarette et qu’il avait cherché  longtemps, c’est drôle que je me rappelle de ça, mais je pense que tout le monde l’avait chambré.

Lorsque que je suis passé en sixième, je suis allé au collège du Mont Duplan, un peu plus vieux de 3 ans et plus proche des boulevards, pendant les férias, nous allions sur les  boulevards et faisions péter des pétards à mèche, ce devait être la mode tous les jeunes avaient des foulards. 

Pendant quelques jours les airs au Top Féria étaient ,  Valencia les punaises sont à l'aise dans les trous du matelas, Toréador ton cul n'est pas en or, j'ai, j'ai, j'ai quelque chose dans le cul qui m'empêche de marcher, la rincette,  la rincette c'est un vin qui me monte à la tête,  51 je t'aime j'en boirais des tonneaux , et qui avaient comme final lala lala lala lala.

Plus tard nous avons déménagé et habité  à la rue de la République,  j’avais 10/12 ans , là nous étions plus au cœur de la fête, j’ai vu les taureaux dans la rue, les bandas, la pégoulade, le quartier était un peu plus animé, à la place Montcalm il y avait le bar le Kalisté les gens buvaient dehors, il y avait aussi le bar le Gitan dans la rue du Cirque Romain, je me souviens qu’un copain à mon père qui avait une bonne verve mettait de l’animation, j’ai revu la photo dernièrement sur un livre,  il s’appelait  Jean HEYRAL, je crois qu’il faisait le transport des toros,  j’ignore s’il y avait un lien de parenté avec l’HEYRAL que nous connaissons actuellement,  un gardian était rentré avec son cheval dans le café, les gitans jouaient de la guitare dans la rue.

 Et puis progressivement j’ai eu la permission par mes parents de rentrer un peu tard , puis encore un peu plus tard, et j'ai commencé à faire la fête, et avec les filles , en groupe sur les boulevards,  le Victor, l’Amiral, rendez- vous sous l’horloge du lycée.

Il y avait les abrivados  sur les boulevards,  les rues n’étaient pas fermées, il arrivait qu’un toro s’échappe, je crois qu’un toro était rentré dans le magasin d’habits "Raphael habille bien" il avait mis pas mal la panique au milieu des fringues, il y avait aussi le  toro piscine à la place Séverine, les orchestres sur les places de la mairie, de St Charles, à la placette , nous on suivait le groupe Jo Allan. On buvait des coups au Prolè ..

Nous ne fréquentions pas les bodégas, je me demande même s’il y en avait, mais les comptoirs sur les boulevards, il y en avait, c’est sûr.

A cette époque il y avait seulement 3 corridas, nous rentrions aux arènes pour le dernier toro, une fois  pour faire comme les autres garçons je suis passé entre deux barreaux des grilles, j’ai juré que je ne le ferai plus.

Je me rappelle quand je suis allé au collège de Saint Stanislas  mon prof de dessin était Jean Pierre Formica, pour la feria nous faisions des dessins autour de ce thème, il n'était encore connu comme artiste.

Et puis nous avons eu la mobylette.. notre fief c’était le Gambrinus,  il y avait les chevaux aux jardins de la Fontaine, la  promenade du  Jean Jaurès était en terre battue, il y avait la foire.

   Le lundi matin les joutes dans le canal .

Après la fiesta à Nîmes le soir nous allions à Caveirac, à Garons pour les Encieros de nuit.

Je me rappelle une fois je portais un collègue, nous avions fait de la sangria dans un seau, arrivés à Garons il n’avait plus que la anse dans les mains, nous avions perdu le seau et son contenu.

Quelques temps plus tard, je faisais du sport en scolaire ( ASSU) et en même temps à l’ENA (Entente  Nîmoise  d’Athlétisme), lors des entraînements  au stade municipal Marcel Rouvière je côtoyai Montcouquiol (Christian) autour des terrains de foot, lui il courait parfois avec les Pro de Nîmes Olympique, les joueurs du NO faisaient des matchs de tennis ballon ou des parties de foot sur les terrains de Basket sous les pins, à cette époque il n’y avait pas les Costières, ni le complexe de la Bastide, par contre il y avait des joueurs volontaires et physiques et une équipe que tous les grands clubs de l’hexagone redoutaient, surtout dans le chaudron de Jean Bouin, et là il y en avait des OLE, et attention aux matchs qui tombaient en période de férias, s’il y avait victoire là c’était chaud..

Des collègues m’avaient dit que Montcouquiol faisait torero (il n’avait pas encore pris l’alternative), il avait quelques années de plus que moi, à partir de cette période je me suis davantage intéressé à  la tauromachie et j’ai fréquenté les arènes plus régulièrement.

Nous allions aux arènes très tôt en amenant à manger, sur les gradins il faisait chaud nous étions au cacaracà  perchés en haut des amphis Je me rappelle des maestros  Paquirri,  Espartaco,  Ojeda, lors d’un tour de piste un spectateur lui avait envoyé un lapin blanc.  1983 ces toreros coupaient des oreilles et des queues en pagaille.

En juin 1976 je suis parti faire mon devoir militaire, affecté d'abord à Sainte Marthe à Marseille puis à Lyon à Sergent Blandan, pour ceux qui connaissent, mes deux seules campagnes  !!!

Plus tard, il y a les années Bousquet, les années people, la feria champagne, le développement des cassitas des bodegas, la médiatisation de la feria, avec Philippe Corti, Mourousi, Christian Lacroix, Régine, Inès de la Fressange, autant de corridas que de jours de la semaine, des concerts sur le parvis des arènes, sur celui de la Maison Carrée, je me souviens de la Primavera et les novilladas sous la bulle...Loré, Jesulin, Chamaco.

 

MARIE CLAIRE  

Souvenirs de féria par Marie-Claire DURAND-DAUDET, nîmoise et membre du Cercle Taurin NÎMOIS.

Je me souviens des jours anciens et je… ne pleure pas ! La Féria, la fête de mon enfance, la Féria de mon adolescence, de ma jeunesse, de tous ces moments de ma vie de nîmoise dans la féria, tout simplement ! Ces souvenirs, qui pour certains, sont restés gravés dans ma mémoire.

Je ne vous dis pas mon âge, vous le devinerez…

Les premiers, datent de mon enfance, ils sont au nombre de trois. Il y en a un qui est un peu flou, tellement flou que je  me demande si je n’ai pas rêvé, mais je ne crois pas ! Je pense que c’était lors d’une des toutes premières férias de Pentecôte, peut-être la première ! J’ai le vague souvenir, enfant d’avoir eu très peur devant un char qui brûlait en envoyant des fusées incandescentes dans tous les sens. J’étais devant les Arènes avec mes grands-parents. C’était un toro de fuego lors de la pégoulade ou quelque chose qui y ressemblait ?

D’autre sont plus précis, c’était lorsque j’habitais la rue Fresque, j’avais 7 ou 8 ans.

Dans cette rue, en face de chez nous, il y avait le Bar de l’Arceau à l’angle de la rue des Patins, l’actuel 421. Quelle ne fut pas ma surprise, ma stupeur face au spectacle qui se présenta à mes yeux d’enfant, lorsque un matin de féria, à l’heure de l’apéro, je vis entrer dans le café deux hommes en grandes blouses tenant au bout d’une longe un bœuf tout décoré avec des fleurs et des pompons ! Allaient-ils lui faire boire un des Pastis alignés sur le zinc ? Je ne sais pas si d’autres personnes ont assisté à de telles scènes, c’était très surprenant !

Et maintenant, avec du recul, celui qui pour moi est le plus important et qui m’a le plus marquée ! Il est lié à l’amitié  qui unissait mes parents à Louis HEYRAL dit « Loulou ». Il fut le premier alguazil officiel de la Féria de Pentecôte. J’étais très impressionnée de le voir sur son cheval, dans son costume noir, sur la piste des Arènes. Ce monsieur important, moi petite fille, je le connaissais !

Je le connaissais tellement bien, qu’avant la corrida nous allions le voir lorsqu’il préparait ses chevaux. Alors là j’ai eu un privilège qu’aucun autre enfant n’avait ! Loulou m’installait sur un des chevaux de picador et me faisait faire le tour des Arènes. J’avais un peu peur, c’était impressionnant, mais je n’étais pas peu fière !

A cette époque, il n’y avait pas de grille aux Arènes et tous les chevaux caparaçonnés, prêts pour la corrida attendaient derrière les arcades ! Oui beau souvenir d’enfance et de féria !

Adolescente, c’est la fête dans la ville dont je me souviens, avec la venue des penas espagnoles invitées par la municipalité et qui logeaient dans certains de nos établissements scolaires. Nous attendions la sortie du collège avec impatience car dehors c’était la joie, la fête nous attendait. Nous nous retrouvions filles et garçons, il n’y avait pas de mixité dans les collèges et les lycées, nous faisions le tour des boulevards en suivant les groupes de musiciens et c’était des danses endiablées en farandoles, en cercles, accompagnées de chants ; Certains se souviendront « Tralala, tralala, tralala ! Chicuelo…♪♪♪♪ » !

Nous allions aussi aux corridas, ça faisait tout naturellement partie de la fête. Nous montions aux « amphis », notre argent de poche ne nous permettait pas de descendre plus bas ! Nous y allions très tôt, avec pique-nique, pour avoir de la place. Période des cerises oblige, les noyaux profitaient des lois de la pesanteur pour atterrir sur la tête des spectateurs du bas. Des yeux noirs se tournaient vers nous avec parfois quelques échanges imagés mais bons enfants ! Nos connaissances de la corrida se forgeaient à l’écoute de copains ou de voisins plus informés que nous. Ce qui était important, c’était l’ambiance et quelle ambiance !

Plus tard, adultes, c’est la venue d’amis de différents coins de France que nous invitions à venir faire la fête. Nous avons eu le plaisir de leur faire partager le moment important de l’alternative de notre torero nîmois, Nimeno II. Après la corrida, je garde le souvenir de soirées inoubliables dans les maisons des uns et des autres où nous nous retrouvions pour manger, boire chanter et danser ! Un ami nous avait fabriqué une banderole apposée sur notre portail « ICI LA BODEGA DUDU » !

Ce qu’il faut retenir, c’est que pour les nîmois, la Féria de Pentecôte, c’est la fête des fêtes à tous les moments de notre vie ! C’est un peu de notre histoire, de notre culture commune, « de notre ADN » comme on dit aujourd’hui ! Culture qu’il faut préserver, transmettre… Nos souvenirs sont là pour la perpétuer !!!

Quand le bœuf du Trocadéro devint le taureau de Nîmes

Publié le par cercletaurin.nimois

Quand le bœuf du Trocadéro devint le taureau de Nîmes

Histoire du bœuf du Trocadéro qui devint le taureau de Nîmes

Tous les Nîmois, quand ils parlent « du » taureau font référence à la statue érigée au bas du boulevard Jean-Jaurès, qui regarde la Camargue, la tête haute, les cornes dressées, l'allure conquérante. Par contre les jeunes générations feront référence dans quelques années, à celui de l'Esplanade. Surtout après avoir découvert le voyage extraordinaire d'un bœuf parisien devenu taureau à Nîmes.

Celui qui nous intéresse aujourd'hui est donc celui du boulevard Jean-Jaurès.

 Le bœuf...

 Il a été « bistourné » à Paris par son papa-sculpteur Auguste Cain pour représenter la force animale dans les travaux agricoles. Et, si l'on ne possède pas de drone, il est bien difficile pour le passant de voir tout là-haut du piédestal qu'il foule des sabots une charrue et une botte de blé.

Hubert Rouger, qui portait beau la barbe et la moustache, s'arrachait les poils de la tête pour présenter ce taureau aux Nîmois et cacher les caractéristiques domestiques de la bête.

C'est un architecte M. Raymond Blanc qui apporta la solution-miracle : présenter le taureau sur un socle assez haut pour ne pas voir les signes agricoles.

 C'est le subterfuge utilisé par la municipalité en 1937.

 A la fin de l'année 1936, après discussions avec les édiles Parisiens et même vote du conseil municipal de la capitale, qui d'ailleurs n'était pas très enthousiaste pour céder ce « bœuf » qui avait fait des jardins du Trocadéro, sa « querencia » le maire avait acquis cette œuvre afin de la faire débouler à Nîmes. Paris n'avait pas voulu la vendre, ni la donner mais seulement la prêter.

Débarquée à Nîmes, la municipalité était bien enquiquinée car si le bœuf ressemblait, « coucougnettes » en moins, à un taureau, la charrue et les blés ramenaient la statue au ras des pâquerettes.

 Le piédestal fut construit par MM.André Méric et André Clair et l'achèvement des travaux terminé quelques jours avant l'inauguration.

Le fier taureau offrait une belle perspective avec la Tour Magne cachée aujourd'hui par la pyramide dédiée aux Résistants de la deuxième guerre.

Il porte sur sa partie basse les armoiries de Paris et de Nîmes et quatre vers de Laforêt en provençal :

 SIMBEV DE VIDO RENADIVO !  

(Symbole de vie renaissante)

 SIMBEV DE VOIO E DE FIERTA ! 

(Symbole de vie et de fierté)

 TE SALVDAN O TAV ! D’VNO AMO QVE S’AVRIVO 

 (Nous te saluons O Taureau ! d'une âme qui s'élance) 

 VERS TV ! SIMBEV DE FORCO E DE FECOVNDITA

 (vers Toi signe de Force et de Fécondité)

 Le bœuf devenu taureau qui, en plus, n'est pas en bronze mais en fonte dorée (autre galéjade) est inauguré le 15 mai 1937 par M. Edouard Herriot, Président du Conseil ; M. Raymond Laurent, Président du Conseil de Paris, les personnalités Nîmoises, la Nacioun gardiano, le Marquis de Baroncelli etc. pendant la fête du taureau qui se tient du 2 au 16 mai à Nîmes et qui est l'ancêtre de la féria actuelle avec pégoulade pour l'ouverture et soirée « bachouchage » aux arènes : grande Royale de 8 taureaux, des représentations théâtrales : « Britannicus » et Œdipe Roi », des conférences, le concours des tambourinaïres et Provençales, des musiques de Nîmes et sa région, des défilés de chars et, pour clore les festivités, une corrida de « superbes toros » de la ganaderia de Salamanca Antonio Perez avec Martial Lalanda qui donne l'alternative à Pascual Marquez et Domingo Ortega.

 Voilà comment un animal castré est devenu le symbole du taureau de combat à Nîmes. Depuis, il paraît que les Parisiens en rient encore.

 

Paul BOSC

 

 

Noblesse extême

Publié le par Charles CREPIN

On connait la compétence professionnelle du vétérinaire Hubert COMPAN pour la race Brave, ainsi que l'intérêt assidu qu'il porte à certaines encastes.

Aujourd'hui, Hubert nous propose une chronique sur "la noblesse extrême". Un sujet qui, replacé dans le plus large contexte du caractère de la Race Brave, pourrait animer nos futures tertulias d'hiver en les recentrant sur les fondamentaux de la corrida, sans oublier le versant culturel affirmé qui les caractérise.

C.C.

Lundi 20 mai 2018 à Nîmes, 1er Jandilla pour Thomas Joubert - Photo Michel Chauvierre

Une Chronique d'Hubert COMPAN

J’ai participé à la Féria de la «  monoencaste » : Garci Grande, Juan Pedro Domecq, El Cuvillo, Jandilla, tandis qu’à Vic sortaient des toros des « encastes minoritaires ».

 

J’étais au départ optimiste car  ces 4 ganaderias Domecq  produisent depuis quelques années des toros mobiles qui durent et qui plaisent aux figuras.

Mais à Nîmes seule la corrida de Jandilla a tenu ses promesses, ne parlons pas des clones de Garcigrande tous annoncés à plus de 500 kg ( ?...), parlons des Juan Pedro et des Cuvillo qui en général rassemblent des qualités de bravoure et de noblesse extrême : à la sortie ils galopent, après 1 ou 2 tours de piste ils mettent la tête dans le capote, le museau au sol, ils se retournent comme des chats, avec de très forts appuis sur les antérieurs puis ils partent au cheval la tête baissée qui le plus souvent passe sous le ventre et le carapaçon, et malgré la volonté du picador de ne pas trop blesser, la 1ére pique dure plus de 10 secondes. La 2ème pique est furtive. La majorité des toros ont gardé de la mobilité aux banderilles puis dés le début du 3éme tercio, tous ont connu des graves pannes de moteur pour une tauromachie de frustration qui parfois a fait illusion : je pense à Ponce avec ses muletazos en position de danseur étoile qui arrivent à porter sur le public…2 oreilles !

En conclusion je reprends le commentaire le plus utilisé par les chroniqueurs taurins à Madrid, à Séville, à Nîmes comme à Vic : les toros ont « manqué de fond »

Jamais je n’avais vu une telle inflation de trophées non justifiés, même dans les pueblos les plus reculés.

Alors pourquoi cette faiblesse qui avait tendance à disparaitre : le « manejo », la sélection ?

Un ganadero m’avait dit il y a peu de temps : le « manejo » est plus important que la sélection.

Des erreurs du « manejo » ?

 

 

L’alimentation : il n’y a plus de mauvaises formules d’aliment TDL, ils se ressemblent tous, et ils sont tous depuis une quinzaine d’années supplémentés en acides gras de palme qui entrainent un surpoids inutile de 30 à 40 kg : les piensos actuels sont formulés avec 5% de matière grasse, c’est trop, c’est inutile, il faut revenir  à des formules à 3% de matière grasse.

Les glucoformateurs et anti oxydants : après nos travaux de recherche avec l’INRA nous avons expliqué les effets positifs sur la résistance et la « duracion » d’une alimentation enrichie en glucoformateurs et antioxydants. De plus en plus de ganadero appliquent ces recommandations mais qui sont parfois difficiles a mettre en œuvre dans le quotidien de l’élevage.

La sélection :

La régularité des caractères de noblesse et de « toréabilité » est extraordinaire dans ces grandes ganaderias, tellement que des la 2ème passe de « capote » le torero a tout compris de son toro.

A  son 2ème Juan Pedro Juan Bautista à enroulé le toro autour de ses chevilles sans bouger pour une série de passes de capote phénoménale, chose que je n’avais jamais vue, mais quelle dépense d’énergie !

Il ne faut pas oublier qu’un toro dans sa vie n’a jamais eu l’occasion de produire de tels efforts, comme il n’a jamais eu l’occasion de lever un cheval sur sa tête !

La noblesse extrême on continue à la voir au cheval, on voit aussi la bravoure dans l’impact et la durée des mouvements de levier de bas en haut. Dire que le toro a été peu piqué, alors qu’il est resté la tête sous le caparaçon  plus de 15 secondes est une erreur d’appréciation.

La noblesse on continue à la voir dans la muleta avec de nombreuses « vuelta de campana » qui  cassent le rythme.

Alors cette noblesse extrème, avec ses conséquences sur le comportement au capote, au cheval, puis à la muleta  peut-elle être considérée comme une dérive de la sélection ?

A l’occasion d’une rencontre dans les salons de l’Impérator avec le représentant de la ganaderia « Pedreza de Yeltes » Jose Ignacio Sanchez, j’avais retenu que le ganadero avait orienté sa sélection sur des toros qui poussent à la pique, et lorsqu’on observe le trapio et la hauteur au garrot  on comprend pourquoi la position de la tête reste plus haute dans le contact avec le cheval. De même les toros de Miura avaient la réputation de « viser » le cou du cheval, ce comportement n’est-il pas seulement lié à la taille des Miura ?

 

Voila à quelles réflexions nous entraine une féria 2018 sans grandes émotions. Il y eu toutefois une novillada très intéressante avec du gabarit, de la taille, de la mobilité, et la sauvagerie qui caractérise le « manejo » de la ganaderia Pages Mailhan

La corrida « Partido de Resina » : 2 toros sur 6 et des applaudissements à l’arastre qui m’ont étonné.

Il y a eu aussi la despedida de Padilla que le public nîmois a salué avec joie, son estocade a son 2ème toro a fait lever 10000 spectateurs et comment expliquer aux autres une telle ovation quand le toro s’est écroulé ?

Padilla fait pari de ces toreros qui, s’ils ne sont pas de grandes « figuras », nous laissent des souvenirs indélébiles comme Paquirri, Nimeno, Victor Mendes, Cesar Rincon, El Fundi etc . Je les compare, et ce n’est pas de la nostalgie, aux joueurs de tennis des années 80 :  Mac Enroe, Connors,  Borg, Ivan Lendl etc., ils étaient autre chose que de grands toreros ou de grands champions.

Ultime souvenir de Nîmes 2018 : le seul vrai « manso » de la monoencaste, le n° 6 d’origine  Jandilla, véritable marathonien qui a passé son temps à chercher la sortie, à fatiguer les cuadrillas, pour au final être toréé efficacement sous la présidence par Alvaro Lorenzo. Un vrai manso de temps en temps ça fait du bien aux aficionados !

 

Noël à Nîmes, années 50, années 60…

Publié le par cercletaurin.nimois

Noël à Nîmes, années 50, années 60…

Bientôt Noël !

Martine nous offre cette belle photo des arènes prise hier soir au pied de la statue. Et Paul évoque avec nostalgie le souvenir de Noëls passés, des souvenirs de temps heureux. Le regard de l'enfant est toujours là...

En cette période de l'année, les arènes dorment en attendant la prochaine Pentecôte. Les vieilles pierres romaines des carrières de Barutel se couvriront alors de mille couleurs d'une foule bruyante qui attendra l'heure du paseo qui déboulera de la porte du toril après avoir attendu que « La Marseillaise » soit interprétée par la fanfare des sapeurs-pompiers, il n'y avait pas d'orchestre des arènes à cette époque.

Dans les rues de Nîmes, les magasins ont décoré leurs vitrines de lumières et de jouets, les bars des boulevards Gambetta, Victor-Hugo et Amiral-Courbet ou de l'avenue Jean-Jaurès (Pantel, Tortoni, Gambrinus) préparent leurs lotos annuels et accrochent à leurs frontons des paniers garnis de victuailles ou de gibiers. La réglementation de ces années d'après-guerre était rigoureuse en ce qui concerne les jeux et notamment le loto qui n'était autorisé que pendant une période limitée durant les mois de décembre et janvier. C'était le grand rendez-vous familial des soirées des fêtes de fin d'année.

Sur les boulevards de petites baraques étaient installées pour les écaillers qui, eux aussi, ne pouvaient vendre huîtres et coquillages que pendant les mois en « R ».

Bien évidemment les églises étaient ouvertes et résonnaient de chants religieux pour la messe de minuit. En face de l'église Saint-Paul, l'Armée du Salut en uniforme avait accroché un chaudron à une potence et recueillait les dons des passants en les appelant au son d’une cloche.

Sur les boulevards Victor-Hugo et Amiral Courbet, on déambulait allant de la Maison Carrée aux arènes et des arènes a la Maison Carrée ou du Grand Temple au magasin de meubles Bloch, en face l'Esplanade, qui est aujourd'hui à l'enseigne d'un restaurant de hamburgers. Des photographes faisaient crépiter leurs flashes et vous donnaient un petit carton pour aller retirer le cliché le lendemain dans leurs boutiques.

Photos en noir et blanc de familles, de mamans avec leurs enfants en poussettes ou en landau, de jeunes ados qui s'enveloppaient la gorge dans une longue écharpe, d'amoureux qui se tenaient par la main ou par les épaules pour ne pas se séparer dans la foule. Parfois à la galerie Jules-Salles, il y avait bal avec un véritable orchestre, comme à la Maison du Peuple en face des arènes et du Palais de Justice devenue aujourd'hui galerie d'art.

Dans les appartements, une branche de pin coupée souvent d'un arbre du mazet, était décorée de boules étincelantes et au pied, les enfants déposaient leurs chaussures en attentant « la belle nuit de Noël » que chantait Tino Rossi.

Dans les cinémas de la ville (Majestic, rue Émile-Jamais ; Éden et Studio, rue Godin ; Colisée, en face le Grand Temple ; Odéon, rue Pierre-Semard ; ABC, le cinéma permanent rue Colbert ; Corona et Vox place de la Couronne ; le Forum rue Poise en activité encore aujourd'hui ; l'Olympia rue Porte-de-France devenu une salle de sport le dernier dessin animé de Walt Disney était projeté ou des comédies avec Fernandel ou le dernier western ou péplum à la mode. Au Théâtre municipal qui remplaçait le grand Théâtre incendié en octobre 1952, le gala Karsenty ou une opérette étaient souvent les programmations des fêtes.

Mais pour nous enfants, le jeudi où nos parents nous emmenaient faire le tour des magasins de jouets afin d'écrire notre lettre au Père Noël, était un événement. Nous commencions par la rue de la Madeleine où à côté de la Maison Villaret, nous badions la vitrine du magasin de jouets puis, évidemment chez Juvenel, l'immeuble en face des Halles et la rue Général-Perrier où « Le Petit Paris » consacrait sa vitrine à Noël et aux jouets, puis « Les Dames de France » en face de l'église Saint-Baudile, les galeries Bloch, boulevard Amiral-Courbet comme le Prisunic. Enfin on arrivait rue de l'Aspic où pendant des années et des années, les plus beaux trains électriques étaient exposés et tournaient sans cesse.

Nos petits yeux éblouis ne savaient quoi regarder : les panoplies de cow-boy ou d'indiens, de Zorro, de Mousquetaires, de David Crockett ? Les voitures miniatures des DS, 203, Versailles, les camions de pompiers, les garages ? Une année dans la vitrine du « Petit Paris » à l'angle de la rue des Halles et du boulevard Général-Perrier, la maquette d'un cirque et son chapiteau multicolore nous avait tentés, mon frère et moi, mais le prix était hors de portée du porte-monnaie du Père Noël . Aussi notre tante, la sœur de maman, bonne couturière, avait compté le nombre de mats qui soutenaient la toile et avait confectionné le cirque avec une ouverture centrale qui soulevait la toile et où l'on déplaçaient méticuleusement, les chameaux, éléphants, tigres, lions, chevaux, otaries... que nous possédions dans nos boîtes de jouets.

Le jour de Noël nous découvrions à notre réveil, au pied du sapin, nos cadeaux et déchirions les papiers d'emballage avec nervosité, ce qui faisait râler les parents mais qui étaient aussi heureux que nous de partager nos étonnements. Je me souviens maintenant que notre père a toujours eu, ce jour là, une nouvelle paire de charentaise qu'il étrennait aussitôt en faisant disparaître les anciennes qu'il portait au pieds depuis 1 an. La journée de Noël était souvent l'occasion de réunir la famille et nous apparaissions alors avec nos cadeaux.

« C'est le Père-Noël de tata ou de la grand-mère qui nous a apporté ceci ou cela ? »

« Vous avez oublié d'ouvrir ce cadeau » désignait ma mère en sachant très bien que le livre ou le stylo à plume n'étaient pas l'objet désiré en priorité.

Mais la grande phrase était : « C'est parce que vous avez été très sages que le Père-Noël est passé et que vous avez promis de bien travailler à l'école. »

C'est bien des années plus tard que nous nous sommes aperçus que le Père Noël ne pouvait pas passer par la cheminée et que ma mère était si peureuse qu'elle n'aurait pas laissé la porte ouverte à minuit pour laisser entrer quelqu'un dans la maison.

Mais l'enfance à ses rêves que chacun de nous garde dans son cœur.

 

Paul Bosc

Une année terrible !

Publié le par cercletaurin.nimois

 

 

Par Paul Bosc

 

 

Diego Puerta vient de disparaître après Antoñete, après Alfonso Guardiola, après Juan Pedro Domecq, après la terrible blessure de Juan José Padilla, après la dernière corrida dans les arènes de Barcelone. 2011 a été une année terrible pour la tauromachie. Les anti-taurins en rigolent…

 

Diego Puerta, dit Diego Valor, c’était les cartels des Ferias de la Pentecôte nîmoise dans les années 50-60. Avec Paco Camino, avec Antonio Ordonez,  avec Julio Aparicio, avec Antonio Bienvenida, avec Chicuelo II, avec… Une époque où la plupart de ces toreros ne faisaient pas qu’un geste en cours de temporada mais affrontaient, sans sourciller des Miura, des Pablo Romero,  des Albaserrada et autres ganaderias qui avaient su garder la sauvagerie des vastes espaces andalous ou madrilènes. Diego Puerta, voici quelques années avait été invité par « La Muleta » d’Arles et il avait su garder, à la soixantaine, son allure de novillero. Et tous les aficionados se demandaient comment un torero si petit par la taille pouvait s’engager dans la phase suprême pour tuer des toros qui le dépassaient d’une tête.

 

La fin d’une époque qui reste quand même glorieuse pour les vieux aficionados nîmois même si l’image est sans doute écornée par les années passées et embellie par les années d’adolescence. Mais 2012 approche, et dans les perspectives d’avenir, la grande nouvelle, celle que tous les aficionados commentent est l’entrée de Simon Casas dans la direction des arènes de Madrid. Un rêve pour le jeune Bernard Dombs qui, avec Alain Montcouquiol, avaient obtenu le prix de la vocation avant de partir en Espagne pour tenter de toréer comme le faisaient les maletillas.  

Simon Casas rêvait de Madrid, de la consécration de ce monde tauromachique. Il en a aujourd’hui franchit la grille même si ses détracteurs disent qu’il ne s’occupera que des expositions culturelles de Las Ventas et que ses admirateurs voient déjà des affiches-événement à l’image de celles dont il a habitué le public nîmois.

Il est trop tôt pour prévoir l’avenir. Souhaitons simplement qu’il se souvienne de ces toreros aujourd’hui disparus qui portaient des valeurs réelles et qui n’étaient pas  seulement la représentativité d’une culture espagnole tant décriée depuis qu’elle n’est devenue qu’un spectacle.