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SOUVENIRS DE FERIAS.. LA FERIA DE MON ENFANCE

Publié le par cercletaurin.nimois

SOUVENIRS DE FERIAS.. LA FERIA DE MON ENFANCE

PAUL

70 ans que la Feria de la Pentecôte existe à Nîmes. Je les ai toutes connues, pas toutes vécues. La mémoire a des limites. Celles qui ont marqué ma jeunesse débutent en 1958, alors que gronde la révolte des généraux en Algérie et qu'un coup d'Etat se fomente. On voyait déjà les paras renverser la République, mais le général de Gaulle va prendre le pouvoir.

Le pouvoir ? Il se dispute aussi  dans les arènes romaines : Antonio Ordoñez va s'imposer en dominant la corrida du lundi 26 mai, coupant 2 oreilles et la queue et écrasant « El número uno » autoproclamé Luis Miguel Dominguin, son beau-frère.

Cette année là, défilent à la pégoulade, les peñas de Logroño qui vont sacrément animer la ville avec le sempiternel « Valencia, les punaises sont à l'aise dans le trou des matelas » (version française) et l'inépuisable « Chicuelo ».

Le boulevard Victor-Hugo est noir de monde et pétarade sans retenue. Mauvaise donne pour les automobilistes qui s'engagent dans cette avenue, leur véhicule est secoué dans tous les sens avant de se frayer un chemin au milieu de la jeunesse nîmoise qui attendait depuis des mois et des semaines que la Feria débute.

Un véritable engouement pour ces jours de fêtes où la liberté était presque totale...

On s'y préparait soigneusement et il y avait des modes selon les années : porter des espadrilles couleur turquoise ou un petit chapeau de paille version Eddie Constantine, acteur franco-américain, qui tenait le rôle de Lemmy Caution agent fédéral américain, grand amateur de whisky et petites pépées qui préfigurait l'agent 007.

Parmi cette jeunesse, née à la fin du conflit mondial, il y avait ceux qui portaient le Levi Strauss véritable,

celui de James Dean dans «la Fureur de vivre», cher et uniquement en vente dans un magasin de la rue de l'Aspic, situé face au commerce de cuirs et peaux, et ceux qui portaient le Rica Lewis au prix de vente plus modeste mais qui n'avait pas la coupe d'un «501».

Ce vêtement classait son homme. Celui du Levi arpentait, de la Maison carrée aux arènes, le boulevard Victor-Hugo, sortait du lycée Daudet et affichait une classe sociale supérieure à ceux qui, de la galerie Jules Salles au Grand Temple, montaient et descendaient le boulevard Amiral-Courbet souvent issus du monde ouvrier.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C'était les lieux de rencontres des garçons et des filles de l'époque mais, pendant les Ferias, c'est sur le boulevard Victor-Hugo que tout le monde se retrouvait pour obtenir, massés devant le bar «le Lyon», siège de la peña Chicuelo segundo, l'apparition au balcon du jeune Jean-Pierre Vidal, futur poète, qui imitait le Général en criant «je vous ai compris» et en mettant les bras en croix.

Quelle acclamation, quel triomphe, quel succès au milieu de l'éclatement de pétards assourdissants.

Quelques brûlures sévères et plaintes déposées au commissariat ont eu rapidement raison de cette pratique. Le jet et la vente de pétards ont été interdits.

Il y avait aussi, selon les quartiers, des bandes de jeunes vêtus de la même chemise, mode inspirée sans doute de la fête votive d'Aigues Mortes.

Notre grande occupation était de suivre autour des boulevards les peñas en farandolant et en chantant.

Les rendez-vous incontournables étaient les encieros ou les abrivados de la rue de la République et du boulevard Victor-Hugo. Il y avait aussi les arènes portatives du rond-point de la place Séverine ou sur les ruines de l'ancien théâtre dont il ne restait plus que les colonnes en façade face à la Maison Carrée et qui accueillaient les apprentis toreros ou razeteurs.

Au fil des années, les lieux festifs de la feria se sont déplacés. Il y eut pendant des lustres la bar «du Gitan» près de la place Montcalm aujourd'hui démoli par l'auto-tram ; plus tard la bodega «Paquirri» sous une arche du boulevard Sergent Triaire où se servait le «fino», supplantant le pastis au mètre, la bodega du poète, rue Thoumayne, bien sûr le Prolé, la Grande Bourse... Et tant d'autres où se dansaient Sévillanas en dégustant quelques tapas.

Tous les soirs, place de l'Horloge, place Saint-Charles, les Carmes, la Placette, des orchestres faisaient dansaient les Nîmois et le stand de Radio Monte Carlo, sur la place des Arènes, faisait venir des artistes. RMC c'était aussi la chronique tauromachique de Pierre Cordelier fort écoutée en ce temps.

Et puis il y avait les arènes où chaque jour de la Feria nous attendions l'ouverture des portes vers midi pour pouvoir occuper les rangs de pierres derrière la présidence.

Le paseo débutant vers 16 ou 17 heures, il fallait une sacrée dose de patience pour rester sous le soleil de mai ou juin, mais on chantait, jouait aux cartes...

Cela se range dans les souvenirs où nous avions acheté un billet d'entrée, c'est à dire plus tard en âge.

Avant... Comme tous les jeunes nîmois ados, nous tentions de sauter les grilles, ou de passer le contrôle en courant poursuivis parfois par le garde-champêtre.

Si nous ne pouvions pas nous infiltrer, on attendait l'heure du dernier toro où les grilles étaient ouvertes et permettaient d'assister à l'ultime mise à mort, pratique aujourd'hui disparue.

Voilà quelques anecdotes et souvenirs des Ferias comme beaucoup de garçons de ma génération les ont vécus.

Mais peut-être que ces souvenirs se mêlent à d'autres et sont embellis par les années de notre jeunesse.

Marie JO

Simplement la fontaine près de la mairie où coulait du vin et où les jeunes se précipitaient pour boire.
D'autre part, lorsque je finissais de travailler je courrais aux arènes voir le dernier toro gratuitement avant de rentrer chez moi.
A l'époque on faisait la queue pour acheter les places de corrida. Ensuite, pour être bien placé aux amphithéâtres, on faisait la queue derrière les grilles avant que les arènes ouvrent. Puis on attendait 2 heures avant que la corrida commence. Fallait être de grands aficionados !
Voilà les seuls souvenirs que j'ai des ferias.

 

ERIC

Mes parents n’étaient pas taurins, dans ma famille non plus, seul mon grand-père paternel sans doute l’était un peu mais plutôt bouvine car j’ai entendu parler qu’il allait en Camargue et à Méjannes mais j’étais encore jeune quand il est décédé donc je n’en sais pas plus.

Jeune j’habitais le quartier de La Gazelle à Nîmes, un peu à l’écart du centre- ville et l’animation de la Féria n’y parvenait pas vraiment. Je me souviens qu’aux périodes de féria nous jouions à faire le toro en criant des Olé, mais j’ai un vague souvenir de ces jeux à la récréation, je ne pense pas avoir vu de pégoulade non plus à cette époque, mes parents ne descendaient pas voir les animations.

Par contre je me rappelle assez bien vers les sept, huit ans, pendant la période de féria à la maison c’était l’occasion de voir des cousins parisiens, par la même  je découvrais que j’avais des cousins à Paris !!! , car en dehors de cette période je ne les voyais jamais, et ils  devaient être aficionados  car ils parlaient des toreros, des toros, usaient de mots espagnols je ne comprenais pas grand-chose.

Ma mère qui était bonne cuisinière leur préparait ou la rouille Graulène ou bien les blancs de seiche à l’américaine et souvent un flan en dessert.

Une fois je me souviens ils avaient entrainé mon père pour aller voir une corrida, et on avait amené le petit, le petit c’était moi. Nous avions vu la corrida, il y avait beaucoup de monde, ce devait être des bons qui toréaient, à la sortie je pense que ça avait duré un peu dans les bars, et nous étions revenus un peu tard à la maison, mon père avait pris le voyage, il avait dit à ma mère qu’il ne trouvait pas de cigarette et qu’il avait cherché  longtemps, c’est drôle que je me rappelle de ça, mais je pense que tout le monde l’avait chambré.

Lorsque que je suis passé en sixième, je suis allé au collège du Mont Duplan, un peu plus vieux de 3 ans et plus proche des boulevards, pendant les férias, nous allions sur les  boulevards et faisions péter des pétards à mèche, ce devait être la mode tous les jeunes avaient des foulards. 

Pendant quelques jours les airs au Top Féria étaient ,  Valencia les punaises sont à l'aise dans les trous du matelas, Toréador ton cul n'est pas en or, j'ai, j'ai, j'ai quelque chose dans le cul qui m'empêche de marcher, la rincette,  la rincette c'est un vin qui me monte à la tête,  51 je t'aime j'en boirais des tonneaux , et qui avaient comme final lala lala lala lala.

Plus tard nous avons déménagé et habité  à la rue de la République,  j’avais 10/12 ans , là nous étions plus au cœur de la fête, j’ai vu les taureaux dans la rue, les bandas, la pégoulade, le quartier était un peu plus animé, à la place Montcalm il y avait le bar le Kalisté les gens buvaient dehors, il y avait aussi le bar le Gitan dans la rue du Cirque Romain, je me souviens qu’un copain à mon père qui avait une bonne verve mettait de l’animation, j’ai revu la photo dernièrement sur un livre,  il s’appelait  Jean HEYRAL, je crois qu’il faisait le transport des toros,  j’ignore s’il y avait un lien de parenté avec l’HEYRAL que nous connaissons actuellement,  un gardian était rentré avec son cheval dans le café, les gitans jouaient de la guitare dans la rue.

 Et puis progressivement j’ai eu la permission par mes parents de rentrer un peu tard , puis encore un peu plus tard, et j'ai commencé à faire la fête, et avec les filles , en groupe sur les boulevards,  le Victor, l’Amiral, rendez- vous sous l’horloge du lycée.

Il y avait les abrivados  sur les boulevards,  les rues n’étaient pas fermées, il arrivait qu’un toro s’échappe, je crois qu’un toro était rentré dans le magasin d’habits "Raphael habille bien" il avait mis pas mal la panique au milieu des fringues, il y avait aussi le  toro piscine à la place Séverine, les orchestres sur les places de la mairie, de St Charles, à la placette , nous on suivait le groupe Jo Allan. On buvait des coups au Prolè ..

Nous ne fréquentions pas les bodégas, je me demande même s’il y en avait, mais les comptoirs sur les boulevards, il y en avait, c’est sûr.

A cette époque il y avait seulement 3 corridas, nous rentrions aux arènes pour le dernier toro, une fois  pour faire comme les autres garçons je suis passé entre deux barreaux des grilles, j’ai juré que je ne le ferai plus.

Je me rappelle quand je suis allé au collège de Saint Stanislas  mon prof de dessin était Jean Pierre Formica, pour la feria nous faisions des dessins autour de ce thème, il n'était encore connu comme artiste.

Et puis nous avons eu la mobylette.. notre fief c’était le Gambrinus,  il y avait les chevaux aux jardins de la Fontaine, la  promenade du  Jean Jaurès était en terre battue, il y avait la foire.

   Le lundi matin les joutes dans le canal .

Après la fiesta à Nîmes le soir nous allions à Caveirac, à Garons pour les Encieros de nuit.

Je me rappelle une fois je portais un collègue, nous avions fait de la sangria dans un seau, arrivés à Garons il n’avait plus que la anse dans les mains, nous avions perdu le seau et son contenu.

Quelques temps plus tard, je faisais du sport en scolaire ( ASSU) et en même temps à l’ENA (Entente  Nîmoise  d’Athlétisme), lors des entraînements  au stade municipal Marcel Rouvière je côtoyai Montcouquiol (Christian) autour des terrains de foot, lui il courait parfois avec les Pro de Nîmes Olympique, les joueurs du NO faisaient des matchs de tennis ballon ou des parties de foot sur les terrains de Basket sous les pins, à cette époque il n’y avait pas les Costières, ni le complexe de la Bastide, par contre il y avait des joueurs volontaires et physiques et une équipe que tous les grands clubs de l’hexagone redoutaient, surtout dans le chaudron de Jean Bouin, et là il y en avait des OLE, et attention aux matchs qui tombaient en période de férias, s’il y avait victoire là c’était chaud..

Des collègues m’avaient dit que Montcouquiol faisait torero (il n’avait pas encore pris l’alternative), il avait quelques années de plus que moi, à partir de cette période je me suis davantage intéressé à  la tauromachie et j’ai fréquenté les arènes plus régulièrement.

Nous allions aux arènes très tôt en amenant à manger, sur les gradins il faisait chaud nous étions au cacaracà  perchés en haut des amphis Je me rappelle des maestros  Paquirri,  Espartaco,  Ojeda, lors d’un tour de piste un spectateur lui avait envoyé un lapin blanc.  1983 ces toreros coupaient des oreilles et des queues en pagaille.

En juin 1976 je suis parti faire mon devoir militaire, affecté d'abord à Sainte Marthe à Marseille puis à Lyon à Sergent Blandan, pour ceux qui connaissent, mes deux seules campagnes  !!!

Plus tard, il y a les années Bousquet, les années people, la feria champagne, le développement des cassitas des bodegas, la médiatisation de la feria, avec Philippe Corti, Mourousi, Christian Lacroix, Régine, Inès de la Fressange, autant de corridas que de jours de la semaine, des concerts sur le parvis des arènes, sur celui de la Maison Carrée, je me souviens de la Primavera et les novilladas sous la bulle...Loré, Jesulin, Chamaco.

 

MARIE CLAIRE  

Souvenirs de féria par Marie-Claire DURAND-DAUDET, nîmoise et membre du Cercle Taurin NÎMOIS.

Je me souviens des jours anciens et je… ne pleure pas ! La Féria, la fête de mon enfance, la Féria de mon adolescence, de ma jeunesse, de tous ces moments de ma vie de nîmoise dans la féria, tout simplement ! Ces souvenirs, qui pour certains, sont restés gravés dans ma mémoire.

Je ne vous dis pas mon âge, vous le devinerez…

Les premiers, datent de mon enfance, ils sont au nombre de trois. Il y en a un qui est un peu flou, tellement flou que je  me demande si je n’ai pas rêvé, mais je ne crois pas ! Je pense que c’était lors d’une des toutes premières férias de Pentecôte, peut-être la première ! J’ai le vague souvenir, enfant d’avoir eu très peur devant un char qui brûlait en envoyant des fusées incandescentes dans tous les sens. J’étais devant les Arènes avec mes grands-parents. C’était un toro de fuego lors de la pégoulade ou quelque chose qui y ressemblait ?

D’autre sont plus précis, c’était lorsque j’habitais la rue Fresque, j’avais 7 ou 8 ans.

Dans cette rue, en face de chez nous, il y avait le Bar de l’Arceau à l’angle de la rue des Patins, l’actuel 421. Quelle ne fut pas ma surprise, ma stupeur face au spectacle qui se présenta à mes yeux d’enfant, lorsque un matin de féria, à l’heure de l’apéro, je vis entrer dans le café deux hommes en grandes blouses tenant au bout d’une longe un bœuf tout décoré avec des fleurs et des pompons ! Allaient-ils lui faire boire un des Pastis alignés sur le zinc ? Je ne sais pas si d’autres personnes ont assisté à de telles scènes, c’était très surprenant !

Et maintenant, avec du recul, celui qui pour moi est le plus important et qui m’a le plus marquée ! Il est lié à l’amitié  qui unissait mes parents à Louis HEYRAL dit « Loulou ». Il fut le premier alguazil officiel de la Féria de Pentecôte. J’étais très impressionnée de le voir sur son cheval, dans son costume noir, sur la piste des Arènes. Ce monsieur important, moi petite fille, je le connaissais !

Je le connaissais tellement bien, qu’avant la corrida nous allions le voir lorsqu’il préparait ses chevaux. Alors là j’ai eu un privilège qu’aucun autre enfant n’avait ! Loulou m’installait sur un des chevaux de picador et me faisait faire le tour des Arènes. J’avais un peu peur, c’était impressionnant, mais je n’étais pas peu fière !

A cette époque, il n’y avait pas de grille aux Arènes et tous les chevaux caparaçonnés, prêts pour la corrida attendaient derrière les arcades ! Oui beau souvenir d’enfance et de féria !

Adolescente, c’est la fête dans la ville dont je me souviens, avec la venue des penas espagnoles invitées par la municipalité et qui logeaient dans certains de nos établissements scolaires. Nous attendions la sortie du collège avec impatience car dehors c’était la joie, la fête nous attendait. Nous nous retrouvions filles et garçons, il n’y avait pas de mixité dans les collèges et les lycées, nous faisions le tour des boulevards en suivant les groupes de musiciens et c’était des danses endiablées en farandoles, en cercles, accompagnées de chants ; Certains se souviendront « Tralala, tralala, tralala ! Chicuelo…♪♪♪♪ » !

Nous allions aussi aux corridas, ça faisait tout naturellement partie de la fête. Nous montions aux « amphis », notre argent de poche ne nous permettait pas de descendre plus bas ! Nous y allions très tôt, avec pique-nique, pour avoir de la place. Période des cerises oblige, les noyaux profitaient des lois de la pesanteur pour atterrir sur la tête des spectateurs du bas. Des yeux noirs se tournaient vers nous avec parfois quelques échanges imagés mais bons enfants ! Nos connaissances de la corrida se forgeaient à l’écoute de copains ou de voisins plus informés que nous. Ce qui était important, c’était l’ambiance et quelle ambiance !

Plus tard, adultes, c’est la venue d’amis de différents coins de France que nous invitions à venir faire la fête. Nous avons eu le plaisir de leur faire partager le moment important de l’alternative de notre torero nîmois, Nimeno II. Après la corrida, je garde le souvenir de soirées inoubliables dans les maisons des uns et des autres où nous nous retrouvions pour manger, boire chanter et danser ! Un ami nous avait fabriqué une banderole apposée sur notre portail « ICI LA BODEGA DUDU » !

Ce qu’il faut retenir, c’est que pour les nîmois, la Féria de Pentecôte, c’est la fête des fêtes à tous les moments de notre vie ! C’est un peu de notre histoire, de notre culture commune, « de notre ADN » comme on dit aujourd’hui ! Culture qu’il faut préserver, transmettre… Nos souvenirs sont là pour la perpétuer !!!

BILBAO 2018 - CARTELS

Publié le par cercletaurin.nimois

BILBAO 2018 -  CARTELS

 

Voici les 5 corridas programmées pendant notre séjour.

Mercredi 22 août  : Juan José Padilla, El Juli y José María Manzanares

(Garcigrande-Domingo Hdez)

Jeudi 23 août : Antonio Ferrera, Miguel Angel Perera y Gines Marin

(El Parrajelo)

Vendredi 24 août : Sébastien Castella, Cayetano y Roca Rey

(Victoriano del rio)

Samedi 25 août : Enrique Ponce, El Juli y Diego Urdiales

(Alcurrucén)

Dimanche 26 août : Octavio Chacón, Pepe Moral y Juan Leal

(Miura)

Jean Frank a pris contact avec la Taquilla de Bilbao pour connaitre le prix des places. A l'heure qu'il est nous n'avons pas encore les prix 2018.

Voici à titre indicatif les prix pratiqués en 2017, mais ils devraient être sensiblement égaux à l'an passé à 1 ou 2 € près.

Il nous conseille de choisir des TENDIDOS SOL ou SOL Y SOMBRA sachant que nous seront fin août et que les corridas commencent à 18 heures.

   PRIX 2017
LOCALISATIONSOMBRAS Y SSOL
TENDIDO FILAS   2 à 780,60 €46,40 €38,80 €
TENDIDO FILAS   8 à 1667,60 €40,80 €29,60 €
TENDIDO FILAS 17 à 1961,20 €37,00 €26,80 €

Ci-dessus un tableau vous permettant de vous faire une idée du prix des places de Corridas  pratiqué par la PLAZA de TORO de VISTA ALEGRE.

Nous vous informons, également que par rapport au prix facial des billets, pour des réservations groupées, la TAQUILLA prend une commission de 5 € en plus des prix ci dessus. 

Nous vous proposerons soit de réserver vos places par l'intermédiaire du club, mais, c'est une nouveauté vous pourrez bien sûr décider de les acheter directement sur place.

 Nous vous adresserons, le  bulletin de réservation des places de corridas, dès communication des tarifs 2018.

A très bientôt.

La commission Voyage et Sorties du CTN.

Ne manquez pas nos prochaines Communications. 

CORRIDAS  : BULLETIN DE RESERVATIONS 

GUGGENHEIM : Exposition temporaire, Horaires et tarifs.

DEPART : Lieu et Horaires

FERIA DE SAINT MARTIN DE CRAU

Publié le par cercletaurin.nimois

OFFRE SPÉCIALE CLUBS TAURINS FERIA DE SAINT MARTIN DE CRAU
 
Cette Feria reste très prisée par les aficionados du CTN

Comme chaque année, La Unica propose aux clubs taurins des places aux tarifs très avantageux pour les corridas du samedi 28 avril et dimanche 29 avril 2018 

Afin de bénéficier de ce tarif, il est recommandé de s'inscrire rapidement, réservations acquittées le 14 avril dernier délai.

Pour réserver ou pour plus d'informations, contacter par message privé Facebook

"La Feria de la Crau la Unica" 

En PJ, l'affiche

Bien amicalement

Frédéric VIDAL

 

 

 

 

 

Bienvenue au club !

Publié le par cercletaurin.nimois

Bonjour chers amis du CTN,

Notre club, compte depuis quelques jours deux nouveaux et très jeunes adhérents, Salomé et Lambert.

Soucieux de découvrir la tauromachie sous toutes ses formes et d'enrichir leur culture taurine, ils nous rejoindront à la rentrée prochaine pour participer au nouveau cycle de conférences qui s'ouvrira le jeudi 5 octobre prochain.

Je gage qu'ils trouveront également, la chaleur et l'amitié des membres du CTN qui est l'ADN du club.

Mais avant cela, ils nous offrent une très belle vidéo sur la dernière féria de Pentecôte Nîmes 2017,

Lambert, cinéaste, a mis en images la corrida de Rejon,

Cliquez sur le lien ci dessous pour retrouver :

Pablo Hermoso de MENDOZA, Andy CARTAGENA et Léa VICENS

https://goo.gl/photos/Q5158UBEmP9Nueb49

Bonnes ferias à vous tous,

à très bientôt sur les gradins d'Arles ou de Nîmes...

Martine.

Gascogne, terre d'histoire

Publié le par Paul Bosc

La Gascogne mérite que l'on s' y attarde ! Historiquement en citant sans doute le plus célèbre Gascon de la littérature : Charles de Batz de Castelmore, dit d'Artagnan qui est né à Lupiac en terre gersoise mais aussi Cyrano de Bergerac qui n'est pas Gascon puisque né en Dordogne mais qui appartenait au régiment des Cadets de Gascogne comme les trois mousquetaires. De cette vieille terre, la guerre de cent ans a laissé des vestiges, des remparts, des donjons comme celui de Bassoues à quelques kilomètres de Montesquiou, et les champs sont continuellement verts. Et, bien sûr, le « bonheur reste dans le pré » : canards et oies, Armagnac, pousse-rapière ou Floc llustrent la carte postale du pays, même si les vignes ne sont pas visibles dans cette partie du Gers. Et puis il y a le rugby, partout. Et puis il y a des garçons aux oreilles flétries par tant de mêlées, aux muscles impressionnants qui vont faire la fête à Vic Fezensac, à Eauze, à Aignan, Nogaro, Plaisance, Riscle et tant d'autres villages où le toro qu'il soit Landais ou Espagnol fait partie des traditions. La mode était, cette année, au port de la marinière, celle mise en vedette par l'ex-ministre Arnaud Montebourg,  de shorts et chaussettes de rugbyman.

Direction Vic-Fezensac pour la Feria du toro et le week-end prolongé de la Pentecôte. Les bodegas y sont ouvertes où le vin local Tariquet coule à flot une grande partie de la nuit, un immense terrain de camping reçoit des milliers de festaïres, le torero Ruiz Miguel qui a connu tant de triomphes ici attend les aficionados devant les arènes Joseph Fourniol.

 

Les novillos de Raso de Portillo font la loi

Samedi les premières clarines sonnent pour quatre novillos de la ganaderia Raso de Portillo pour un mano à mano entre Mario Palacios et Miguel Angel Pacheco. Mais la vedette restera aux deux novillos sortis en piste puisque la course fut interrompue en raison de la pluie. Deux novillos impressionnant par leur force et leur bravoure qui n'ont pas hésité à attaquer la cavalerie à trois ou quatre reprises. Gabin Rehabi les mettra en évidence. Et les aficionados quitteront le ruedo à regret de ne pas avoir vu les deux autres novillos. Rendez-vous à Céret !

Octavio Chacón sort de la mêlé

L'après-midi pour la corrida de Dolores Aguirre, les nuages noirs se bousculent dans le ciel gersois et se dégonfleront par intermittence. Les Dolores prennent trois ou quatre piques. Paulita montre de beaux gestes mais le sorteo ne lui est pas favorable, Alberto Lamelas, le chouchou de Vicois, rate ses estocades et c'est Octavio Chacón qui s'en tire le mieux en coupant une oreille au deuxième exemplaire. Si les deux premiers toros ont été les plus en vue, les quatre autres ont permis de suivre une corrida intéressante.

La corrida-concours gagne ses lettres de noblesse

Si ce genre d'événement est de plus en plus rare, à Vic la tradition est maintenue. Bien lui en fasse car elle a connu de beaux et grands moment notamment par le toro de Miura sorti en première position et celui de Los Maños qui fermait la course. Bien toréé par Domingo Lopez Chaves, le Miura reçut quatre piques, la faena bien construite mais une estocade basse privera le torero d'une oreille pourtant réclamée majoritairement. Il effectuera 2 tours de piste et la bronca fut « présidentielle ».

Le grand moment de cette journée fut la rencontre de Gabin Rehabi avec « Jardinero » pour trois rencontres exceptionnelles accompagnées par l'orchestre « Les Armagnacs » mais « Michelito » le Mexicain de Vic ne fut pas à la hauteur. Il brinda son premier adversaire, le Cuadri, à son père, Michel, enfant du pays. Morenito de Aranda n'était pas dans un bon jour et n'entendit que des silences. C'est toutefois le toro de Los Maños qui a remporté le prix du meilleur toro de la feria.

Une bonne corrida de Palha

Joao Folque de Mendoza, le propriétaire de la ganaderia Palha voulait que ses toros soient mobiles, allant volontiers à la pique et gardant suffisamment de force pour une faena. Ce ne fut pas toujours le cas mais en ce dimanche de Pentecôte il a présenté à Vic une corrida proche de ses désirs. Bien présentés, allant volontiers au cheval, donnant aux faenas du relief, les Palha ont été applaudis à l'arrastre. Dans la catégorie toreros, Alberto Aguilar a complètement raté ses coups d'épée lardant littéralement son premier adversaire. Ruben Pinar a été intéressant à son premier mais a perdu tout espoir de trophée avec l'épée, et il a été débordé par le sixième. Emilio de Justo qui a marqué cette corrida, coupant à chaque toro une oreille. Sortie en triomphe et déclaré meilleur torero de la Feria. Le mayoral Joaquim Dos Santos a salué en piste.

Lundi : grande ovation pour Juan Bautista

La corrida de Alcurrucén clôturait cette Feria 2017 avec le soleil. Curro Diaz coupa une oreille au premier, Juan Bautista aussi, de belle manière et reçut une véritable ovation. Moins convainquant au cinquième, il marqua toutefois la course par son professionnalisme. Manolo Vanegas recevait ce jour l'alternative. A la fin du paseo, un hommage fut rendu à Philippe Cuillé disparu récemment. Le Venezuelien coupa sa première oreille avec « Cumbra Alta » le toro d'alternative et s'engagea à fond dans les combats. Tour de piste et certainement que son nom sera retenu par le Club taurin vicois pour les prochaines Ferias du Toro.

Mardi matin, les campings étaient vide, la jeunesse avait quitté le navire, et les marinières rangées dans les sacs de voyage. La Gascogne retrouvait son charme rural mais à Vic elle avait satisfait des milliers de véritables aficionados. Et dire qu'un site internet espagnol écrivait que les toros étaient afeités. Mais certainement que l'auteur avait consommé trop de produits locaux de qualité.

On vous invite à venir voir sur place...

LA CRAU 2017 : TARIF AFICIONADO

Publié le par cercletaurin.nimois

IMPORTANT !

Paul Bosc nous prie de rappeler que les organisateurs de la feria de la Crau (29 et 30 avril) renouvellent cette année encore le tarif pour les clubs taurins de places au 2e ou 3e rang au prix du 5e rang.

CONTACTEZ-NOUS : cercletaurin.nimois@gmail.com

Les 29 et 30 Avril prochains aura lieu la 24ème FERIA de la CRAU. Cette édition met à l'honneur les élevages français, notamment le dimanche avec un lot des frères Galon dont nous verrons si le ramage se rapporte à son flatteur plumage.

Lire ci-dessous l'article de Paul Bosc.

Gallon à la Feria de la Crau

Publié le par Paul Bosc

Il s'appelait Aimé

Comment, avec un prénom pareil, aurait-il pu être un autre homme ? Aimé Gallon n'était que gentillesse, amabilité et ne connaissait que le sourire pour répondre à chacun. C'est l'image dont, sans doute, tous les aficionados se souviennent quand on évoque le fondateur de la ganaderia Aimé Gallon, le plus ancien éleveur de toro de combat français. Avec son épouse Isabelle, que tous surnommaient « Belou », il avait acheté, en 1956, la manade Lescot. Il y avait un peu de tout dans le lot de vaches et taureaux : des taureaux camarguais, des croisés espagnols, sans doute des Santa Coloma que l'on retrouve dans presque toutes les ganaderias du pays d'Arles et de Crau à cette époque.

Mais Aimé s'était fixé comme pari de faire ressortir la race pure espagnole pour créer un véritable élevage de toros de combat. Pour réaliser son rêve et faire vivre sa famille, il cultiva d'abord du riz puis du foin de Crau sur la propriété du mas d'Icard à Mas-Thibert et tenta l'aventure avec divers étalons d'origines Domecq. Dès 1957 il présente une novillada sans picador et une novillada piquée en 1958. Mais les résultats ne sont pas satisfaisants ou, tout au moins ne conviennent pas au rêve de ce « grand-petit homme ». Malgré des résultats remarquables comme cette novillada le 20 mai 1993 dans les arènes de Lunel où Ricardo Ortiz s'est illustré face à « Campero », en 1999, la maladie décime l'élevage et Aimé qui depuis 1972 a l'aide de ses fils Michel et Jean-Pierre achète deux sementales et une centaine de vaches aux éleveurs andalous Angel et Juan Antonio Sampedro, purs Juan Pedro Domecq.

Au mas d'Icard, ce qui reste de l'ancien élevage est séparé des Sampedro et le long travail de la sélection recommence. Les bêtes ont la bravoure et la noblesse mais la faiblesse gâche ou cache souvent ces qualités primordiales.

Enfin, en 2004, 2005 et 2006, la ganaderia Aimé Gallon et fils obtient des résultats satisfaisants notamment à Céret en corrida avec « Despierdito » ou à Tarascon où le novillo « Giraldito » gagne la novillada-concours et permet à Jérémy Banti de triompher. A Aire-sur-Adour, c'est « Opulento » qui gagne la corrida-concours.

Bien sûr Saint-Martin de Crau est aussi le théâtre de nombreux succès et on se souvient notamment de Morenito de Aranda face au toro « Desertierto » de Gallon en 2015 honorant ainsi le prix « Aimé Gallon » mis en compétition chaque année.

Aimé est parti, voilà dix ans et son épouse Isabelle l'a rejoint en 2015. Aujourd'hui Michel et Jean-Pierre mène la barque et leur descendance prendront bientôt les rênes de la ganaderia.

Un jour Michel racontait que son rêve serait de toréer à Séville, à la Maestranza.

Le chemin se dessine tout doucement avec cette triomphale corrida à Iniesta en août 2015 où 8 oreilles ont été coupées et « Odalisco » grâcié par Morenito de Aranda avec sortie en triomphe des éleveurs et des toreros Cesar Jimenez et Francisco José Espada qui revient dans les arènes de Saint-Martin cette année.

L'année dernière c'est à Navalcan le 15 août que les toros de Aimé Gallon et fils se distinguent avec encore Morenito de Aranda (2 oreilles et 1 oreille) ; Cesar Jimenez (2 oreilles et 2 oreilles) et Joaquin Galdos (2 oreilles et 2 oreilles), le quatrième toro effectue une vuelta posthume.

Pour la feria de la Crau 2017, le 30 avril prochain une corrida de Gallon est programmée avec Morenito de Aranda devenu une relation privilégiée entre les éleveurs et le torero de Burgos, Juan Leal, le torero arlésien et Francisco José Espada, triomphateur également de la corrida de Iniesta.

Un cartel que Aimé regarde, de là-haut, derrière ses grosses lunettes rondes, avec la satisfaction d'avoir réussi sa vie.

 

Paul BOSC

22/02/2017

 

Des toros à Nîmes

Publié le par Paul Bosc

Des toros à Nîmes

Enfin une corrida qui réconcilie avec la tauromachie

Par Paul Bosc

Lassé de ces Ferias aux encastes uniques, abruti par ces faenas aux cambiadas et redondos incessants, énervé par ces toros sans cornes, sans force qui s'affalent et se dégonflent comme des baudruches après un picotazo. Saturé par ces toreros qui font la pluie et le beau temps, qui choisissent leurs toros et font les mécontents quand ils trouvent que cela ne tourne pas rond. Marre de s'ennuyer aux arènes quand on a payé une somme rondelette, assis sur des planches mal jointes, ou des pierres. J'ai ignoré la Pentecôte nîmoise pour toutes ces raisons. Et prêt à ne plus mettre les pieds dans une arène.

Mais Sébastien Castella et son solo face aux Adolfo Martin a titillé mon aficion et je voulais revoir Thomas Joubert après ses succès à Arles et Istres. Allez tant pis, l'aventure reste l'aventure.Si, malgré quelques points forts comme le tercio de piques avec Gabin à la belle ouvrage au 4e Adolfo Martin, la faena au ralenti de Sébastien face au second, les banderilles de Marco Leal et Morenito d'Arles, je n'ai pas beaucoup vibré par la prestation des toros ni celle du torero qui a chaque fois échoué en portant les armes. Six toros et seulement 2 oreilles, le bilan est plutôt léger pour ce garçon qui est sorti par la grande porte des arènes de Madrid et qui est considéré comme l'un des plus grands toreros actuels. Bref, j'étais presque au bord de la rupture et prêt à boucler mon baluchon pour repartir dans mon ermitage.

Puis sonnent à 11 h 30 pétantes les clarines qui ouvrent la corrida de ce dimanche 18 septembre 2016 où défilent Juan Bautista (châtaigne et ors) qui remplace Roca Rey blessé, Mari Manzanares (violet et ors) et Thomas Joubert (blanc soutenu de noir) qui confirme son alternative. Dans le toril attendent 4 Victonario del Rio et 2 ganaderia de Cortes (même propriétaire) qui seront désignés pour Thomas.

C'est le torero arlésien récipiendaire qui débute ; l'autre Arlésien étant le parrain de la cérémonie. Thomas Joubert s'impose avec le capote et après les deux piques réglementaires et la cérémonie d'investiture, il entame sa faena, droit comme un « i », sans brusquerie avec cet aplomb, ce courage qui inspire le respect. Sa tauromachie est encore à parfaire, il faut effacer quelques scories, éliminer certaines improvisations, mais il sait faire passer un sacré courant entre lui et le public. La tension est palpable sur les gradins car le Cortes n'est pas du genre facile, plutôt teigneux et vicieux même.Puis au sortir d'un pecho Thomas glisse, chute et a le réflexe de rouler sur lui-même pour éviter les coups de cornes. Un sabot lui marche sur le visage et il était certainement inanimé quand le Cortes le jette par dessus ses cornes. Le torero retombe lourdement. Il ne bouge plus. On craint le pire quand il est conduit à l'infirmerie. Déjà lors de son alternative arlésienne, quand il portait le nom de Tomasito, il avait subi une cornada qui l'avait tenu éloigné des arènes et il avait renoncé à toréer pendant une temporada. Sa tauromachie est unique, laissant penser qu'il est insouciant face au danger et montrant un visage fermé qui fait penser aux photographies de Manolete.

C'est Juan Bautista qui lui succède. Il aurait pu éviter la faena et éliminer l'animal rapidement mais ce n'est pas dans le genre de la maison. Il dessinera une faena complète avant de coucher le Cortes et être appelé à saluer.

José Mari Manzanares voit sortir le premier des Victoriano del Rio. Le vent qui souffle sur la piste le gêne mais il coupera 1 oreille après quelques séries de haute qualité qui sont les marques de ce torero et que le public connaît maintenant par cœur et une estocade par recibir. Retour de l'Arlésien Juan Bautista qui coupe lui aussi 1 oreille montrant son envie de nouveau triomph

Manzanares s'énerve contre le vent et ne parvient pas à creuser l'écart avec Juan Bautista (ovation).

C'est ici que la corrida devient éblouissante, extraordinaire, sensationnelle. Une corrida qui enthousiasme, qui fait mouiller les yeux de bonheur, qui réconcilie avec une tauromachie qui donne des émotions, la chair de poule qui fait que ce spectacle ne peut rivaliser avec aucun autre. Une corrida-vérité. Une corrida-bonheur. Juan Bautista sait d'entrée que ce Victoriano peut lui ouvrir la porte des Consuls. Il attaque avec franchise, baisse la tête dans l'étoffe, attaque le picador avec franchise et garde la gueule fermée jusqu'à son dernier souffle de vie.

Juan Bautista pose les banderilles, la deuxième paire au quiebro près des barrières, la troisième « al violin ». La faena sera intense avec des séries de derechazos et de naturelles dessinées comme une aquarelle et agrémentées de quelques passes de fantaisies. Le concerto d'Aranjuez accompagne le maestro dans son rythme et sa lenteur. Le public clame son bonheur.

La perfection n'est, peut-être pas de se monde mais la tauromachie de Juan Bautista s'en approche. Là aussi une estocade en recevant la charge du toro libère l'angoisse et la caste du toro s'affichera en résistant longuement à mettre les genoux en terre.

Les 2 oreilles et la queue récompenseront l'artiste. Une vuelta posthume accompagnera la dépouille du Victoriano del Rio et pendant la vuelta du matador, le mayoral suivra les pas de la cuadrilla. Un enfant viendra en piste porter un bouquet d’œillets rouges en échange d'un des trophées obtenus.

Mais l'émotion était encore là, présente avec le retour en piste de Thomas Joubert qui a eu la mâchoire fracturée par son premier toro. Son courage, sa détermination seront payants. Le 6e toro est à nouveau de la ganaderia Cortes, assez lourd, mais plus conciliant que son frère. Il permet des audaces artistiques que n'hésitent pas à utiliser le torero d'Arles. Sa passivité n'est qu'apparente. Il ose tout, frôlant la blessure à chaque séries. Il conquiert le public, il domine le toro. C'est beau ! On ne voudrait plus que cela s'arrête. On reviendra voir Thomas Joubert. On l'aime déjà. Il ne reste qu'à conclure. Lui aussi tente le recibir. Et le réussit. Le public réclame les deux oreilles et la présidence les accorde. C'est du délire pendant sa vuelta. On l'acclame ; on lui jette des fleurs et des chapeaux. La corrida est redevenue une fête où l'on pleure et où, malgré les dangers, on est heureux. C'est rare de nos jours.

Pendant que Manzanares et ensuite Thomas Joubert quittent la piste vers la porte des cuadrillas, Juan Bautista est porté en triomphe vers la grande porte. Celle des Consuls.

Triste feria

Publié le par Charles CREPIN

Triste feria

Triste Pentecôte nîmoise, critiquée dans la presse taurine et les tertulias pour le bétail vu en piste : saucisses, sardines, bonbons mous bien sucrés, charlotade, etc. Cette dérive sémantique traduit une réelle lassitude et une frustration grandissante au sein de l’aficion comme d’autres publics, inspirée par des courses placées sous le signe de la faiblesse, de l’absence de bravoure et de caste, ainsi que d’une présentation indigne de la catégorie revendiquée par la 1ère place taurine française. Au bilan, 24 oreilles tout de même…

L’annonce des cartels donnait déjà quelques signes annonciateurs de ce revers. Non pas seulement à cause de l’exclusivité de l’encaste Domecq, qui dans certaines grandes arènes présente des exemplaires bien mieux dotés et même parfois des comportements plébiscités. Mais surtout par le medio-toro de basse catégorie décrit plus haut, dont l’empresa nîmoise s’est fait une spécialité, sans concession à la variété ni surtout à la qualité souhaitée par les aficionados.

Des nîmois déçus, chaque année plus nombreux pour la Pentecôte, désertent leur amphithéâtre au profit de Vic Fézensac. Il en est de même pour la fréquentation des aficionados en provenance d’autres régions taurines, qui ont glissé sur la même pente. Nîmes ne séduit plus l’aficion autant qu’avant, et ce mouvement risque d’aller a mas

Qu’importe : l’organisateur nîmois est conforté par la présence de touristes encore assez nombreux. Cas unique en France, et sans doute en Espagne, il est dégagé des obligations réglementaires et affranchi des contrôles en vigueur dans les autres places taurines. Il semble enfin avoir les coudées franches et bénéficier du quitus pour sa gestion. C'est sans doute ce qui lui permet d’afficher publiquement son mépris de l’aficion.

La Feria de Nîmes comme vous l’avez (sans doute) connue !

Publié le par Paul Bosc

La Feria de Nîmes comme vous l’avez (sans doute) connue !

C’était hier ! C’est-à-dire soixante ou soixante-dix ans dans le passé, même s’il nous semble que nous venons de le vivre. Dans un autre siècle. En 1952, la feria de Nîmes vient de naître par l’action de cinq sociétés taurines : le cercle taurin nîmois, l’Aficion cheminote, Lou Ferry, les Amis de Toros et l’Union taurine nîmoise afin de créer un week-end taurin avec, en cette occasion, le 37ème congrès de la Fédération des Sociétés Taurines de France.

Ce souvenir-là n’est pas resté gravé dans le disque dur de la mémoire. Trop jeunes, trop petits ces enfants nés à la fin de la guerre. Tout juste reste-t-il pour leurs premiers émois tauromachiques, le taureau « Vovo » ou un film : « la Course de taureaux » et les couleurs éclatantes des costumes des toreros, ces capes rose et jaune, ces muletas toutes rouges quand leurs parents les emmenaient voir « le dernier toro » quand il y avait une corrida aux arènes. Les portes s’ouvraient alors gratuitement et il fallait grimper avec nos petites jambes de bambins les marches de l’amphithéâtre pour apercevoir la faena du torero. C’était magique et magnifique.

Puis les années ont passé. La Feria de la Pentecôte a échappé aux sociétés taurines qui auraient bien voulu que la municipalité Tailhades et le directeur des arènes Ferdinand Aymé leur laissent les coudées franches pour organiser les corridas mais en 1954, la Feria était déjà devenue un rendez-vous important et il fallait organiser des animations dans la ville. En février, les sociétés taurines qui n’étaient pas satisfaites des résolutions prises par la municipalité, quittaient le Comité de la Feria. Dès lors c’est la municipalité et le directeur des arènes qui allaient gérer l’ensemble de la Feria.

Jusqu’à l’élection de Jean Bousquet à la tête de la mairie en 1983, la Feria de Nîmes connaîtra à peu près la même programmation. La Pégoulade rassemblait autour des boulevards de l’Ecusson toutes les forces vives de la ville : les Allobroges nîmois qui défilaient en tenues d’athlètes tout blancs, les Mireilles et Arlésiennes, les fifres et les tambourins, les fanfares des sapeurs-pompiers, celles de l’armée, les gardians bien sûr, les enfants des écoles et les premières « peñas » qui venaient de Logroño, suivies par toute la jeunesse nîmoise qui dansait, sauter et chanter : « Valencia, les punaises sont à l’aise dans les trous du matelas » ou accompagnait de tonitruant « Chicuelo – Chicuelo » trois notes de trompette. En 1958, ce matador valencian avait triomphé dans l’amphithéâtre nîmois et était devenu la coqueluche des aficionados. Il devait disparaître deux ans plus tard dans un accident d’avion en se rendant en Amérique du Sud.

Sur le boulevard Victor-Hugo, au café du Lyon, la nouvelle peña Chicuelo II tenait son siège et au premier étage, on scandait le nom de Jean-Pierre Vidal dit « le Poète » qui imitait le général de Gaulle. Des pétards éclataient de partout et les automobilistes qui empruntaient le boulevard se faisaient secouer les amortisseurs. Quelques années plus tard le tintamarre pétardaresque était interdit. A la fin de la Pégoulade, les groupes entraient dans les arènes pour, à tour de rôle, jouer un morceau ou faire une démonstration de leurs activités. Les boulevards étaient noirs de monde et les arènes emplies jusqu’aux drapeaux. A l’époque des oriflammes étaient fixées dans les emplacements du velum romain.

Autre spectacle qui connut un succès énorme, celui de la troupe « El Gallo » et qui était programmé toutes les années. Emmenée par le bondissant André Loubatière, la troupe se voulait « comico-taurine » avec des « Charlots » et des taureaux pour la partie comique et des sketches musicaux pour la partie « sérieuse ». Elle avait vu le jour à Aigues-Mortes pour animer les fêtes locales mais, quand le succès devint grandissant, les musiciens qui entraient dans la troupe étaient de plus en plus professionnels et pas seulement de la cité du sel. Quand Simon Casas devint directeur des arènes, Jean Bousquet exigea que la Feria devienne un rendez-vous international entre le Festival de Cannes et le tournoi de Roland Garros. Le directeur des arènes élimina en 1984 le spectacle, le trouvant aussi ringard que celui de « Holiday sur glace » qui occupait les étés nîmois.

Dans ces années 1950-60 et 70, la course camarguaise et le traditionnel défilé des gardians faisaient partie intégrante de la Feria avec évidemment encierros, bandidos et abrivados et plusieurs arènes portatives étaient installées en ville notamment derrière les colonnes de l’ancien théâtre dévoré par un incendie criminel en 1952, ou place Séverine.

Aux arènes, les aficionados nîmois se pressaient dès le matin devant les grilles en attendant midi, heure où les portes s’ouvraient pour les « Amphithéâtres », les billets non numérotés. Juste derrière la présidence, ces places inconfortables certes, étaient non seulement les premières à l’ombre mais aussi offraient une vision de la piste idéale. Mais il fallait attendre de longues heures avant le paseo. Aussi ce public populaire entrait avec « armes et bagages » c’est-à-dire avec le traditionnel déjeuner qui comportait souvent « rayolette » des Cévennes, pastis ou cartagéne, omelette, jambon et bien sûr du vin. Pour occuper le temps libre, on jouait aux cartes. Certains jouaient de la trompette et d’autres répondaient aux accents cuivrés par le « Chicuelo » de circonstance. On faisait tourner des rouleaux de papier-toilette et il y avait une belle bronca pour celui qui déchirait le long ruban.

Si la corrida n’était pas bonne, les mêmes rouleaux de papier descendaient jusqu’à la piste et les broncas résonnaient dans les vieilles pierres. Tout cela a cessé d’exister. Les trompettes et les bouteilles de vin ont été interdits, le sixième toro ne donne plus l’opportunité aux jeunes de venir découvrir la tauromachie. Les broncas n’existent plus, remplacées par des silences. Plus de déjeuner aux arènes, plus de papier-cul, il est aussi interdit de s’installer sur l’attique pour des raisons de sécurité, des barrières ont été mises en place pour gagner des places numérotées, il n’y a plus, non plus, le sport favori des jeunes nîmois qui consistait à sauter les grilles pour resquiller.

C’était une autre époque. Celle de notre jeunesse.

Il n’y a pas de mauvais cinquième

Publié le par Paul Bosc

Il n’y a pas de mauvais cinquième

Saint Martin de Crau, samedi 23 avril 2016

Il aurait fort bien pu ne pas sortir du toril des arènes Louis-Thiers de Saint-Martin de Crau en ce samedi de Feria. Il aurait pu se battre dans les prés des Jasses de Bouchaud sur la route des Saintes-Maries à Arles sur la propriété de la ganaderia Pagès-Mailhan, être blessé, mourir. Au contraire des autres élevages de cette corrida de competencia entre ganaderos français de Camargue et de Crau : Jalabert, Granier, Tardieu, Christophe Yonnet et Gallon, la Unica n’avait pas le choix : il n’y avait que ce toro pour représenter l’encaste santa-Coloma acquis en 2000 par Pascal Mailhan et Philippe Pagès.

Mais les propriétaires devaient croire en son destin pour le baptiser « Poderoso » (puissant en espagnol). Son poids annoncé était de 530 kg et il était né voilà tout juste 4 ans, en avril 2012. Son cuir était noir, ce qui n’est pas la caractéristique principale des Santa Coloma mais peut-être est-ce dû aux origines César Chico ou bien des sémentales de Hubert Yonnet. Et il était aussi puissant que son nom voulait bien le dire. Par quatre fois il alla chercher dispute à Francisco Vallejo monté sur un des chevaux-vedette de la cavalerie Bonijol. Quatre fois sans rechigner avec force et bravoure. Et il en tenait encore sous les sabots pour vendre chèrement ses deux oreilles à Pérez Mota, conseillé de la contre-piste, par le tonitruant Rafael Corbelle son apoderado. Un combat, un vrai, source de la vraie tauromachie. Et les clichés se mélangent dans la mémoire de voir ce torero vêtu de noir et d’ors, dans les séries de derechazos et de naturelles. Et les images restent muettes pendant qu’il lève l’épée pour abattre la bête qui a tout donné. Deux oreilles ont été accordées par le président Jacky Boyer et un tour de piste posthume à « Poderoso ». Dans le callejon, Pascal Mailhan a regardé partir le toro avec un sentiment de tristesse sur le visage et son fils Pierre, qui aspire à devenir matador, s’est signé de la croix. Puis le torero andalou a reçu l’ovation de la foule d’une arène fort bien garnie au son d’un paso doble.

Comme dit le proverbe taurin : « il n’y a pas de mauvais cinquième », ordre de sortie de « Poderoso » mais avant lui Peréz Mota avait dû rencontrer un toro des frères Jalabert, pas facile, qu’il était même bien difficile de faire sortir de la querencia qu’il avait choisie en face du toril.

Et puis il y avait au cartel un autre Pérez : Roman Pérdez, torero français qui avait accepté de toréer ce genre de corrida pour la première fois de sa carrière. Alors face au toro des frères Gallon (encaste Domecq), qui reçut trois piques, il composa la figure, toréant lentement comme s’il jouait une « solea » sur sa guitare flamenca et l’estocade en place et rapidement concluante fit lever les mouchoirs blancs pour lui accorder l’oreille de « Opresoro » âgé de 5 ans et pesant 520 kg. Double facette de son toreo au sixième, avec un lourd toro des frères Granier, bien dans le type des Santa Coloma avec son cuir caractéristique gris clair qui perdit la corne d’un sabot en course, réduisant le tercio de pique à une seule rencontre mais qui reprit du poil de la bête pendant la faena et fit perdre les papiers au torero. 2 avis ont sonné avant que « Alindido » se couche.

Quant à Salvador Cortés, si le Tardieu séduit lors des trois piques face au picador Vicente Moreno qui se levait sur sa selle, la lance au bout du bras et criant des borborygmes, sa faena ne fascina pas beaucoup. Par contre face au Christophe Yonnet, ses séries ont été bien plus cadencées et évidemment mieux appréciées. Il quitta Saint-Martin-de-Crau sans trophée mais aura laissé le souvenir d’un torero sérieux et appliqué.

Dernière anecdote : les trois toreros ont effectué le paseo têtes découvertes marquant leur premier passage dans ces arènes.

Paul Bosc

Drapeau tricolore à Las Ventas

Publié le par Paul BOSC

Drapeau tricolore à Las Ventas

Une San Isidro estampillée aux couleurs françaises

Madrid. Las Ventas. La Feria de la San Isidro où pendant 31 jours, à 19 heures tapantes, sonnent les clarines de la plus importante feria du monde. Celle qui construit ou envoie aux oubliettes les toreros de toute la planète taurine mais aussi les ganaderias pressenties pour présenter, devant des vétérinaires sans pitié, leurs plus beaux lots de toros.

Le CERCLE TAURIN NÎMOIS sera cette année présent pour son voyage annuel dans la capitale espagnole, la dernière semaine de la Feria pour la semaine torista où il pourra assister aux corridas de Cuadri (2 juin) avec Luis Miguel Encabo, Fernando Robleño et Rubén Pinar ; à la corrida de Victorino Martin (3 juin) avec Uceda leal, El Cid et Miguel Abellan ; à la corrida de Miura (5 juin) avec Rafaelillo, Javier Castaño et Pérez Mota et même à une corrida à cheval (4 juin) avec P.H. de Mendoza, Leonardo Hernandez et Lea Vicens. Et oui ! Notre caballera nîmoise !

Mais elle n’est pas la seule à représenter notre pays gaulois et à chanter « Cocorico » dans le temple de la tauromachie. Car avant elle, Robert Margé présentera ses toros et pourra ainsi inscrire son ancienneté à Madrid dans le grand livre de l’Union des criadores de toros de lidia : mardi 10 juin 2016. Au cartel : un Arlésien, digne successeur des précurseurs Pierre Pouly ou Pierre Schull : Juan Bautista avec Eugenio de Mora comme chef de lidia et El Payo. Le fils de Luc Jalabert et directeur des arènes arlésiennes sera présent à un autre paseo le dimanche 8 juin avec une corrida de Montealto où il sera chef de lidia. A ses côtés Morenito de Aranda et Manuel Mas.

Autre Arlésien de la grande famille taurine des Léal : Juan qui confirmera son alternative avec une corrida de la ganaderia coqueluche de l’aficion, Pedraza de Yeltes pour la corrida de la Presse le mardi 17 juin avec Manuel Escribano comme parrain et Juan del Alamo comme témoin.

Et puis, bien sûr, le triomphateur de la précédente édition : le Biterrois Sébastien Castella pour 4 contrats : le vendredi 13 juin (ça porte bonheur) avec des Nuñez del Cuvillo pour se mettre en jambes, mais avec des « compañeros » qui ont les dents qui traînent par terre : Alejandro Talavante et Andrés Roca Rey qui confirmera son alternative. Deuxième acte le vendredi 20 juin avec une corrida de Alcurrucén avec El Juli et José Garrido qui confirmera son alternative. On reste dans le classique. Mais le lundi 30 juin se sont les Adolfo Martin qui sont au rendez-vous. Un beau challenge partagé par Rafaelillo et Manuel Escribano. Enfin Sébastien Castella participe à la corrida de la Beneficiencia, le mercredi 1er juin avec des Victoriano del Rio aux côtés de Manzanares et Alberto Lopez Simon. Du lourd !

Il ne faudra pas oublier le novillero Clémente qui sera au cartel de la novillada du Conde de Mayalde le dimanche 1er mai avec Alvaro Garcia et Angel Silva.

Il ne vous reste plus qu’à économiser ou puiser dans les dernières économies qui vous restent pour aller brandir votre drapeau « Bleu, Blanc, Rouge » sur les tendidos de la plaza de toros. A Madrid ! Aux arènes de Las Ventas.

Une histoire de la Feria de Nîmes

Publié le par Charles CREPIN

Dans le cadre mythique de la Finca Partido de Resina (antes Pablo Romero) à Aznalcàzar (Séville) où ils étaient récemment invités, les clubs taurins Fondateurs de la Feria de Nîmes ont remis la médaille des Fondateurs à Paco Ojeda présent pour l’occasion.

 

 

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Paco Ojeda - Novembre 2014

 

Discours d’usage, rappel des circonstances de la création de la Feria de Nîmes et du parcours de ce torero d’exception qui aura profondément marqué son époque. Réplique enjouée du Maestro où percent la simplicité et la modestie. Quelques traits d’esprit piquants, à l’adresse de taurinos bien connus, me laissent néanmoins entrevoir la personnalité d’un homme encore très vert, d’un torero pour toujours, plus que celle d’un retraité des ruedos.

Paco Ojeda nous dit alors que la belle histoire, ce n’est pas la sienne, pas celle de ses triomphes nîmois. Non, pour lui, la vraie belle histoire est celle que je viens de rappeler : celle des cinq clubs taurins nîmois qui, en 1952, ont crée la Feria de Nîmes (voir infra), à force de volonté, d’envie de corrida et d’aficion. Et le maestro suggère ensuite que cette histoire mérite d’être contée aux espagnols. C’est que, tras el Pirineo, beaucoup finiraient par penser que c’est Simon Casas qui a créé cette Feria (de ce côté des Pyrénées aussi peut-être)… Bon ! On ne prête qu’aux riches, mais tout de même !

 

 LA CRÉATION DE LA FERIA DE NÎMES, un peu d'histoire

En 1950, la frontière espagnole s’ouvrait à nouveau aux aficionados, impatients de retrouver l’ambiance des ferias et de voir des corridas dont ils avaient été privés durant des années. Madrid, Barcelone, Séville, Pamplona, étaient autant de rendez-vous courus des aficionados nîmois. Dans la passion retrouvée, il est  fort probable que certains d’entre eux aient caressé le rêve d’importer à Nîmes le modèle espagnol de la Feria.

 Deux évènements survenus en 1951 allaient précipiter les choses :

  • La loi "Ramarony-Sourbet" votée le 12 avril légalisait les corridas dans les villes de tradition ininterrompue, récompensant ainsi cent ans de lutte des gens du Midi.
  • Nîmes fut choisie pour organiser le 37ème congrès de la Fédération des Sociétés Taurines de France, prévu du 30 mai au 2 juin 1952.

 Dès lors, la voie était libre, et l’aficion nîmoise n’attendait plus qu’un programme digne d’une vraie Feria.

  Une démarche des clubs taurins nîmois

En 1952, il y avait à Nîmes 5 clubs taurins typés corrida. L’Union Taurine Nîmoise avait déjà 56 ans, le Club Taurin Lou Ferri de Saint-Cézaire fêtait son 30ème anniversaire, le jeune Cercle Taurin Nîmois avait soufflé ses 5 bougies, et l’Aficion Cheminote Nîmoise était née 2 ans auparavant. Francis Cantier « Paquito », directeur de la revue TOROS, allait bientôt rejoindre ces sociétés taurines avec les Amis de Toros, pour constituer le premier Comité permanent d’organisation de la Feria de Nîmes, amené par le Docteur Jean Lauret, président du Cercle Taurin Nîmois (1).

  L’entente était parfaite. Elle portait déjà les prémices d’une union solide entre les clubs nîmois dont l’héritage se trouve encore aujourd’hui magnifiquement préservé par la Coordination des Clubs Taurins de Nîmes et du Gard qui compte près de 2500 adhérents. Toujours est-il qu’à l’époque, la démarche de ces clubs fut confortée par l’enthousiasme spontané des aficionados,  l’appui des acteurs économiques de la Ville de Nîmes et le soutien des élus.   

De son côté, le Directeur des arènes, Ferdinand AYME, fut d’abord réticent. Mais son intelligence et son sens des affaires lui firent comprendre assez vite que derrière la démarche des clubs se profilait un événement d’envergure. La sagesse de l’homme et sa convivialité firent le reste : Ferdinand AYME fit le pari gagnant qu’on peut bâtir solide avec les forces vives de l’aficion nîmoise. Il annonça des cartels de rêve. La FERIA de NÎMES était née !

 Au fil des années, bien sûr, d’autres personnalités allaient contribuer à faire de cette Feria un événement exceptionnel de renommée internationale. Mais ceci est une autre histoire.

 

La médaille des Fondateurs de la Feria

 

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En 2012, à l’occasion du 60ème anniversaire de la Feria, les clubs taurins fondateurs, toujours en activité, ont fait frapper une médaille signée par le peintre Albert Martin afin de distinguer chaque année une ou plusieurs personnes qui, par leur action auront marqué la Feria de la Pentecôte ou celle des Vendanges. L’un des premiers exemplaires de cette médaille a été décerné à Paco OJEDA qui a écrit quelques belles pages de cette Feria.

 

Charles CRÉPIN

 

(1) Source : « LES DÉBUTS DE LA FERIA DE NÎMES (1952 – 1953 – 1954)» par Jean Lauret et René Ravel. Edition Librairie Goyard 1987

L'AFICION A ALES - 11-12 MAI 2013

Publié le par cercletaurin.nimois

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A tous ceux qui n'ont pas encore réservé leurs places pour ALES, n'oubliez pas ce grand rendez-vous de l'aficion dont les anti taurin font la vitrine de leur contestation.

 

ALLEZ À ALES les 11 et 12 mai prochain


pour défendre la corrida.

 

 

Voir le programme complet sur le blog JIES ARLES en cliquant sur le lien CI-DESSOUS.

http://www.jies-arles.com/article-ales-2013-feria-de-l-ascencion-toros-toreros-programme-affiche-116326885.html

 

FERIA DE SAINT-GILLES

Publié le par cercletaurin.nimois

 

 

Deux évènements taurins majeurs

 

Cette année, deux évènements taurins vont marquer la Feria de la Pêche et de l’Abricot: Stéphane FERNANDEZ MECA, nouveau directeur des arènes de SAINT-GILLES, présente dimanche une corrida de CEBADA GAGO pour Manuel ESCRIBANO, Alfonso OLIVA SOTO et Camille JUAN. Le choix de  ce fer andalous est un gage de sérieux. Il indique l’orientation clairement «torista» désormais affichée par cette arène  pour le plus grand plaisir des aficionados.
Autre évènement de cette journée le dimanche matin à 11 heures, avec une novillada non piquée. 4 novillos du Marquis d’ALBASERRADA signeront le retour en France d’un fer mythique vieux de 100 ans qui a marqué les grands moments de l’histoire de la tauromachie. En quête de la pureté originelle du sang Pedrajas qui a fait cette caste  légendaire, le nîmois Fabrice TORRITO a pris en main le destin du célèbre  élevage andalous. Cette novillada préparée avec un soin particulier constitue un test important pour les produits de la ganaderia (voir l’article ci-dessous) et sera l’occasion d’apprécier les prestations  des élèves des écoles taurines qui vont les affronter : Bastien ROULIER, Tony «El POTRO», Santiago SANCHEZ MEJIA et Tristan BARRALE El DIEGO». L'entrée de la novillada est gratuite et les membres du CTN bénéficient d'un tarif préférentiel pour la corrida en tant que membres de la Coordination.

 

Retrouvons-nous nombreux à Saint-Gilles pour cette belle journée taurine.

 

 

Fabrice TORRITO, mayoral du Marquis d'ALBASERRADA nous a adressé quelques lignes qui seront publiées dans le MIDI LIBRE du 20 juin.  Fabrice était venu au JEUDI DU CERCLE en février dernier pour nous parler de son métier, de sa passion, de ses projets. Le 24 juin marque une étape importante pour le fer renaissant du Marquis d'ALBASERRADA, et on comprend le soin particulier apporté à la préparation du lot de dimanche.

 

 

UN TEST IMPORTANT

 

Par Fabrice TORRITO

 

Lorsque l’on m’a confirmé que Saint-Gilles désirait proposer une novillade sans picadors du Marquis d’Albaserrada pour ces fêtes de la pêche et de l’abricot, divers sentiments m’ont visité. Fierté d’abord qu’une arène française, dirigée clairement dans une direction toriste, s’intéresse au travail que nous sommes en train de réaliser à Mirandilla. Puis rapidement un énorme sentiment de responsabilité pour le retour de ce fer historique sur le sol français.

 

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Le choix des taureaux

Immédiatement, se mettre au travail. Quels taureaux choisir ? Pour une novillade sans picadors, l’éleveur peut sélectionner des bêtes jugées moins aptes à être présentées en novillade piquée, à fortiori en corrida. Il peut aussi profiter d’une novillade sans picadors pour voir le résultat d’une nouvelle lignée, d’un nouvel «assemblage» Que donne ce semental qui a couvert pour le première fois ? Comment son code génétique s’est-il lié aux codes génétiques des vaches de ventre ? Ainsi, seulement trois ans après la période de reproduction vous pouvez vous rendre compte d’un premier résultat sans avoir à attendre deux années supplémentaires pour une corrida. La novillade est alors un véritable banc d’essai.

 

Le respect des aficionados

L’éleveur et son mayoral peuvent aussi, et c’est ce qui s’est clairement passé à Mirandilla pour l’occasion, décider que pour un retour en France, il fallait marquer les esprits et surtout respecter l’aficionado en sélectionnant quatre des plus beaux animaux de l’année (du millésime 2010). En clair, les mâles qui physiquement étaient les mieux présentés de la fratrie et auraient donc fait des taureaux de corrida parfaits deux ans plus tard seront toréés à St Gilles le 24 juin prochain. Un de ces quatre exemplaires était même pressenti pour devenir étalon dans l’élevage, tant sa lignée et son morphotype plaisaient.

 

Une préparation très attentive

Une fois les novillos choisis sur le papier, après moultes tergiversations mentales, il faut les trier de leurs frères et les réunir dans le meilleur enclos de la ferme pour les soigner au mieux. Déparasitage et nutrition équilibrée en céréales et fourrages. Jamais le mayoral n’aura autant visité un enclos! Deux ou trois fois par jour, à cheval, en tracteur ou en 4x4, je vais vérifier que tout va bien et que l’évolution physique des animaux est  correcte. Que la nourriture ne manque pas, que l’eau de l’abreuvoir soit bien propre, qu’il n’y ait pas trop de tensions entre les animaux… avec toujours l’appréhension du coup de corne traître, d’une blessure à l’œil, d’une pointe abîmée…  qui pourrait tout remettre en cause. Le lot a d’ailleurs été formé depuis l’origine par cinq taureaux pour anticiper l’éventuel accident. Il ne reste qu’à attendre impatiemment le jour du départ des bêtes de Mirandilla. Le mayoral redoutera alors de nouvelles péripéties : embarquement sans encombres, transport le moins pénible possible (cela durera tout de même près de vingt heures), débarquement dans le calme, sérénité maximum dans les corrals les jours précédents le combat, mise en chiqueros dans le calme après le sorteo… Et puis il restera le plus compliqué de tout le processus : le mystère du comportement du taureau. Même bien sélectionnés et bien alimentés, ce que ces animaux décideront de montrer dans le ruedo de Saint-Gilles, personne n’a encore pu le prévoir avec exactitude, et c’est tant mieux.

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