VOEUX 2017

Publié le par cercletaurin.nimois

VOEUX 2017

Chers, amis,

Venez fêter les rois avec le CTN le 7 janvier prochain

 à 19 heures, salle CORDOBES, Hôtel IMPERATOR

Une belle occasion de vous présenter nos vœux pour cette nouvelle année lors d'une soirée conviviale.

Bonne fin d'année et à très bientôt de vous retrouver.

Le C.T.N.

 

Noël à Nîmes, années 50, années 60…

Publié le par cercletaurin.nimois

Noël à Nîmes, années 50, années 60…

Bientôt Noël !

Martine nous offre cette belle photo des arènes prise hier soir au pied de la statue. Et Paul évoque avec nostalgie le souvenir de Noëls passés, des souvenirs de temps heureux. Le regard de l'enfant est toujours là...

En cette période de l'année, les arènes dorment en attendant la prochaine Pentecôte. Les vieilles pierres romaines des carrières de Barutel se couvriront alors de mille couleurs d'une foule bruyante qui attendra l'heure du paseo qui déboulera de la porte du toril après avoir attendu que « La Marseillaise » soit interprétée par la fanfare des sapeurs-pompiers, il n'y avait pas d'orchestre des arènes à cette époque.

Dans les rues de Nîmes, les magasins ont décoré leurs vitrines de lumières et de jouets, les bars des boulevards Gambetta, Victor-Hugo et Amiral-Courbet ou de l'avenue Jean-Jaurès (Pantel, Tortoni, Gambrinus) préparent leurs lotos annuels et accrochent à leurs frontons des paniers garnis de victuailles ou de gibiers. La réglementation de ces années d'après-guerre était rigoureuse en ce qui concerne les jeux et notamment le loto qui n'était autorisé que pendant une période limitée durant les mois de décembre et janvier. C'était le grand rendez-vous familial des soirées des fêtes de fin d'année.

Sur les boulevards de petites baraques étaient installées pour les écaillers qui, eux aussi, ne pouvaient vendre huîtres et coquillages que pendant les mois en « R ».

Bien évidemment les églises étaient ouvertes et résonnaient de chants religieux pour la messe de minuit. En face de l'église Saint-Paul, l'Armée du Salut en uniforme avait accroché un chaudron à une potence et recueillait les dons des passants en les appelant au son d’une cloche.

Sur les boulevards Victor-Hugo et Amiral Courbet, on déambulait allant de la Maison Carrée aux arènes et des arènes a la Maison Carrée ou du Grand Temple au magasin de meubles Bloch, en face l'Esplanade, qui est aujourd'hui à l'enseigne d'un restaurant de hamburgers. Des photographes faisaient crépiter leurs flashes et vous donnaient un petit carton pour aller retirer le cliché le lendemain dans leurs boutiques.

Photos en noir et blanc de familles, de mamans avec leurs enfants en poussettes ou en landau, de jeunes ados qui s'enveloppaient la gorge dans une longue écharpe, d'amoureux qui se tenaient par la main ou par les épaules pour ne pas se séparer dans la foule. Parfois à la galerie Jules-Salles, il y avait bal avec un véritable orchestre, comme à la Maison du Peuple en face des arènes et du Palais de Justice devenue aujourd'hui galerie d'art.

Dans les appartements, une branche de pin coupée souvent d'un arbre du mazet, était décorée de boules étincelantes et au pied, les enfants déposaient leurs chaussures en attentant « la belle nuit de Noël » que chantait Tino Rossi.

Dans les cinémas de la ville (Majestic, rue Émile-Jamais ; Éden et Studio, rue Godin ; Colisée, en face le Grand Temple ; Odéon, rue Pierre-Semard ; ABC, le cinéma permanent rue Colbert ; Corona et Vox place de la Couronne ; le Forum rue Poise en activité encore aujourd'hui ; l'Olympia rue Porte-de-France devenu une salle de sport le dernier dessin animé de Walt Disney était projeté ou des comédies avec Fernandel ou le dernier western ou péplum à la mode. Au Théâtre municipal qui remplaçait le grand Théâtre incendié en octobre 1952, le gala Karsenty ou une opérette étaient souvent les programmations des fêtes.

Mais pour nous enfants, le jeudi où nos parents nous emmenaient faire le tour des magasins de jouets afin d'écrire notre lettre au Père Noël, était un événement. Nous commencions par la rue de la Madeleine où à côté de la Maison Villaret, nous badions la vitrine du magasin de jouets puis, évidemment chez Juvenel, l'immeuble en face des Halles et la rue Général-Perrier où « Le Petit Paris » consacrait sa vitrine à Noël et aux jouets, puis « Les Dames de France » en face de l'église Saint-Baudile, les galeries Bloch, boulevard Amiral-Courbet comme le Prisunic. Enfin on arrivait rue de l'Aspic où pendant des années et des années, les plus beaux trains électriques étaient exposés et tournaient sans cesse.

Nos petits yeux éblouis ne savaient quoi regarder : les panoplies de cow-boy ou d'indiens, de Zorro, de Mousquetaires, de David Crockett ? Les voitures miniatures des DS, 203, Versailles, les camions de pompiers, les garages ? Une année dans la vitrine du « Petit Paris » à l'angle de la rue des Halles et du boulevard Général-Perrier, la maquette d'un cirque et son chapiteau multicolore nous avait tentés, mon frère et moi, mais le prix était hors de portée du porte-monnaie du Père Noël . Aussi notre tante, la sœur de maman, bonne couturière, avait compté le nombre de mats qui soutenaient la toile et avait confectionné le cirque avec une ouverture centrale qui soulevait la toile et où l'on déplaçaient méticuleusement, les chameaux, éléphants, tigres, lions, chevaux, otaries... que nous possédions dans nos boîtes de jouets.

Le jour de Noël nous découvrions à notre réveil, au pied du sapin, nos cadeaux et déchirions les papiers d'emballage avec nervosité, ce qui faisait râler les parents mais qui étaient aussi heureux que nous de partager nos étonnements. Je me souviens maintenant que notre père a toujours eu, ce jour là, une nouvelle paire de charentaise qu'il étrennait aussitôt en faisant disparaître les anciennes qu'il portait au pieds depuis 1 an. La journée de Noël était souvent l'occasion de réunir la famille et nous apparaissions alors avec nos cadeaux.

« C'est le Père-Noël de tata ou de la grand-mère qui nous a apporté ceci ou cela ? »

« Vous avez oublié d'ouvrir ce cadeau » désignait ma mère en sachant très bien que le livre ou le stylo à plume n'étaient pas l'objet désiré en priorité.

Mais la grande phrase était : « C'est parce que vous avez été très sages que le Père-Noël est passé et que vous avez promis de bien travailler à l'école. »

C'est bien des années plus tard que nous nous sommes aperçus que le Père Noël ne pouvait pas passer par la cheminée et que ma mère était si peureuse qu'elle n'aurait pas laissé la porte ouverte à minuit pour laisser entrer quelqu'un dans la maison.

Mais l'enfance à ses rêves que chacun de nous garde dans son cœur.

 

Paul Bosc

LE PASEO

Publié le par cercletaurin.nimois

Un deuxième poème d'Emile Reinaud, ancien Maire de Nîmes, lu en 1906 devant l’Académie de la cité romaine dont il était membre, sous le titre « AUX ARÈNES DE NÎMES ».
 
Dans ce Paseo résonnent les accents de Carmen, et défilent les images intemporelles de la fière allure des alguazils, de l'or flamboyant de l'habit de lumière, du superbe équipage des picadors bardés de fer, et des mules coquettes, reluisantes sous les plumets... Tout comme dans "l'Amphithéâtre", un siècle plus tard, la magie opère toujours, l’aficion qui perce dans cette poésie est la nôtre.  Voici "Le Paseo".  
LE PASEO

LE PASEO

 

Quatre heures sonnent et soudain

Les deux battants des portes s'ouvrent

Aux accents joyeux de Carmen,

Et les alguazils que recouvrent

Les justaucorps de noir velours

De caracoler dans l'arène.

Drapant sous les plus beaux atours

Leur torse à l'allure hautaine,

Bien en forme, les Espadas

Fiers de leur cape de parade

Complaisamment rythment le pas

Vers la tribune de l'Alcade.

Viennent ensuite deux par deux

Les toreros aux bas de soie

Dont les costumes somptueux

Où l'argent brille, où l'or flamboie

Sont rehaussés par le soleil ;

Et puis le superbe équipage

Des picadors dans l'appareil

Des chevaliers du moyen-âge

Bardés de fer et les valets

D'arène et les mules coquettes

Reluisantes sous les plumets,

Les gais rubans et les clochettes.

Au cours du paseo, le peuple s'est dressé ;

Jusqu’au salut final les mains n'ont pas cessé

De battre et d'applaudir : est-il décor qui vaille

Cette scène réglée en matin de bataille ?

Une promesse tenue

Publié le par cercletaurin.nimois

Un musée dédié à la tauromachie

Christian Thome, aficionado accompli, fut un court moment président du Cercle Taurin Nîmois. Installé depuis peu en terres taurines du Sud-Ouest, il a réalisé la promesse qu'il s'était faite : créer un musée taurin, témoignage du patrimoine légué par son père Jacques Thome, un patrimooine qu'il a lui-même enrichi au fil du temps. Une démarche exemplaire que nous saluons à l'occasion de la publication de l'article de Yaël Benamou.

 

LOURQUEN Christian Thome a consacré un an à la création de son espace

«Quand je m’installerai, je créerai un musée sur la tauromachie, à la mémoire de mon père, Jacques. » Christian Thome a tenu cette promesse qu’il s’était faite. Lorsqu’il a décidé de s’installer à Lourquen, avec sa femme Pascale, Christian Thome avait une exigence, immobilière au départ. Celle d’avoir une pièce de plus, entièrement libre. Il l’a dédiée à son musée, idée qu’il avait déjà dans un coin de la tête.

Au rez-de-chaussée, derrière une porte de garage, se cache l’insoupçonnable : les traces de dizaines d’années de passion pour les toros. L’écriteau installé à l’entrée prévient l’aficionado : « Toute sortie des arènes de Plumaçon sera considérée comme définitive.»Sol rouge, capote de torero rose au centre en guise tapis, une multitude d’affiches et de tableaux refont vivre le passé. Christian Thome ne compte plus les ouvrages taurins qui garnissent ses imposantes étagères. Nîmois d’origine, Christian Thome fait quelques clins d’œil à sa cité natale dans son musée. « Là, j’ai toutes les revues ‘‘Toros’’ de 1948 à aujourd’hui. Je les ai faites relier », détaille-t-il. Une collection

commencée par son père, qui écrivait pour « Toros », la doyenne des revues taurines.

Un endroit pour se réunir

« Jacques Thome était l’un des fondateurs de la revue. Tout au long de sa carrière, il a reçu beaucoup de livres, d’ouvrages, qui font la richesse de ce lieu », raconte Patrick Caule, un ami de longue date de la famille et écrivain. C’est lui qui a trouvé lenom du musée : Toguna. Dans son livre « Saveurs taurines », Patrick Caule, originaire de Mimizan, parle du musée de son ami et le décrit comme un«toguna». C’est-à-dire un endroit dans le village où se réunissent les habitants, en Afrique, pour régler un conflit.

Un lieu convivial où les aficionados peuvent venir passer un bon moment. « J’ai assisté à des centaines de corridas dans le Sud-Est de la France et en Espagne. Toute ma famille est aficionada. Je n’ai pas fait le musée pour exposer seulement mes souvenirs. Je veux que ce soit un lieu convivial où clubs taurins et particuliers pourront se rendre », poursuit Christian Thome. Et quoi de mieux qu’un comptoir en forme de burladero et un tonneau aménagé pour accueillir les tauromaches de tout poil ?

Affiches, tableaux, dédicaces

La plus ancienne affiche de corrida datede1952 àNîmes, Christian a aussi affiché celle de 1954, son année de naissance. L’œil repère rapidement

Des toiles.«Vous voyez la signature en haut à gauche ? C’est Pablo Picasso en personne qui l’a dédicacée à mon grand-père », explique-t-il avec fierté. Son grand-père se trouvait dans les arènes de Nîmes juste à côté du peintre, qui a aimé l’œuvre et l’a signée. Quant à son père, à l’occasion d’une corrida, il a réussi à obtenir une dédicace d’Ernest Hemingway et une autre d’Antonio Ordoñez.

Après un an de travail, Christian Thome est heureux du résultat, même s’il songe déjà à l’améliorer, en ajoutant plus d’éléments sur les corridas du Sud-Ouest, voire sur les courses landaises. Chacun peut découvrir cet îlot de culture taurine en se rendant sur place.

Yaël Benamou

Christian Thome : 06 24 31 35 95.